L'Opération Serval

Depuis le 11 janvier dernier, la France est engagée au Mali. Pourtant le Président de la République, François Hollande a promis, en octobre, que la France n'interviendrait que pour la formation et logistique, en appui de l'Armée régulière Malienne. Suite d'analyser cette intervention, appelée Opération Serval, il faut rappeler ce qu'il se passe dans l'Ancien Soudan Français.

Après la chute de Khaddafi en Libye, de nombreux combattants Touaregs, qui se sont battus des deux côtés, sont arrivés dans différents pays du Sahel, dont le Mali. Ils ont formé soit des forces islamiques (Ansar Dine, AQMI,...) soit une force laïque, le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (« transhumance » en langue touareg, car la région sert de pâturages aux éleveurs nomades) revendiquant l'Indépendance du Nord-Mali, peuplé à majorité d'ethnies arabo-berbères, contrairement au reste du pays, à majorité peule. Après le cessez-le-feu du 4 avril, vis-à-vis de l'Armée Régulière, et l'auto-proclamation comme Etat indépendant de l'Azawad, les islamistes et les laïques s'affrontent pour le contrôle de la région. Juste avant la perte des 3 districts du Nord, un coup d'Etat a eu lieu, renversant Amadou Tounami Touré et mettant en place Amadou Sango. Sango reproche à son prédécesseur d'avoir été incapable d'empêcher la Sécession. La République est abrogée. L'Etat Français aide, par conséquent un pouvoir non élu. Suite à ce putsch, les parachutistes, considérés comme trop fidèles à Tounami, ont été désarmés.

Depuis le 11 janvier, la France a envoyé 4 000 hommes, les autres pays de l'Union Européenne, 450, et la Communauté Africaine de l'Ouest autant que la France. Au total, ce sont près de 25 000 hommes qui sont là pour aider le Mali, contre 10 000 islamiques et 10 000 indépendantistes.

François Hollande est allé aux Emirats Arabes Unis, le 15 janvier, pour finaliser un projet de création d'un fonds commun d'investissement. Selon certains spécialistes du monde arabe, Dubaï, un des Emirats Unis, est l'un des soutiens financiers de Al Qaïda, avec le Qatar.

Selon le site Opex, l'Opération Serval coûte plus de 2 millions d'euros par jour. En un mois, le Ministère de la Défense aurait dépensé 70 millions, dont les ¾ pour le transport du matériel et des troupes. La Grande Muette a dépensé en un mois ce qu'elle a dépensé en transport pour un an en Afghanistan. Si l'intervention dépasse le mois de mars, le budget 2013 de l'Armée devra être revu. Aujourd'hui ce budget est de 630 millions. On peut se demander si cet argent est là pour les 3 objectifs que Hollande a énoncé lors de sa visite aux Emirats Arabes Unis, à savoir :

• stopper l'avancée en direction de Bamako des forces djihadistes,

• « sécuriser Bamako, où nous avons plusieurs milliers de ressortissants »

• « permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale »

Un autre objectif, c'est la libération des 4 otages retenus dans le Sahel, dont la presse a annoncé que Sarkozy aurait déjà versé une rançon de 17 millions d'euros. C'est comme assez étrange la rapidité avec laquelle les soldats ont été envoyés au Mali, surtout quand on sait que le sous-sol est très riche (pétrole, uranium, diamants, fer, bauxite...).