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Section du PCF du Canton d'Agde membre du Front De Gauche
9 décembre 2012

Texte alternatif N°3

Un Parti résolument communiste dans l’affrontement de classe

Sans abandon, ni effacement !

Présenté par au moins 200 communistes dont : Jean Baus (54), Frédéric Bernabé (70), Jean Clavel (92), José Copin (62), Emmanuel Dang Tran (75), Fabienne Debeauvais (80), Claude Fainzang (75), Eric Jalade (81), Jean-François Larosière (59), Dominique Negri (38), Michel Perrin (87), Christian Tabaglio (54), Noël Zicchina (2A)

Pourquoi nous présentons un texte alternatif ?

Prétendre humaniser la société sans rompre avec le capitalisme et l’exploitation de l’homme par l’homme est gravement illusoire.

« L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » Karl Marx

Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe

Le Conseil national du PCF a adopté sa proposition de « base commune de discussion » pour le 36e Congrès de notre parti. Ce texte est intitulé « Il est grand temps de rallumer les étoiles ».

Nous considérons qu’il n’est pas de nature à nourrir les débats cruciaux et nécessaires des communistes pour préparer la riposte à la politique programmée de super-austérité et, indissociablement, pour renforcer le Parti. A l’inverse, ce texte multiplie les diversions. Il esquive les problèmes internes principaux posés par les expériences de ces dernières années. Il se situe

hors des conditions réelles de la lutte de classe dans la nouvelle étape de crise globale du capitalisme. Nous rappelons que la direction, au mépris des statuts du Parti, n’a pas convoqué de congrès statutaire depuis 2008, c’est-à-dire dans la période où elle constituait le Front de gauche avec Jean-Luc Mélenchon, où se préparaient les échéances de 2012.

Les communistes doivent enfin pouvoir analyser le bilan de cette période et de ces choix dans toutes leurs contradictions. Nous estimons que le Parti, englobé dans le Front de gauche, s’est trouvé enfermé dans une perspective étroitement électorale et institutionnelle, qu’il est passé à côté des perspectives de rassemblement et de rupture qu’a porté la montée de grandes luttes comme celles pour les retraites, pour l’hôpital, La Poste, l’industrie…

Les communistes doivent pouvoir caractériser l’orientation globale de la politique de la « gauche » arrivée au pouvoir. La question ne peut pas être éludée. Elle traduit pour nous une simple alternance, comme on en a connu ces 30 dernières années dans tous les pays de l’UE pour mieux poursuivre et compléter la politique au service du patronat et des possédants.

Il fallait évidemment battre Sarkozy pour ne laisseraucune légitimité à la poursuite de sa politique. Mais les illusions semées par le Front de gauche d’un changement possible avec le PS, par exemple d’une renégociation inimaginable des traités européens antipopulaires, sont aujourd’hui lourdes de conséquences.

Vis-à-vis du gouvernement, faut-il adopter une posture de « soutien sans participation », d’« abstentions constructives » ? Nous ne le pensons pas dans l’état du rapport de forces et justement pour le faire progresser. Le vote des députés Front de gauche en faveur des « emplois d’avenir », nouvelle forme de précarisation des jeunes travailleurs, notamment des futurs enseignants, illustre cette mauvaise voie.

La nécessité de reconquérir les espaces de résistance et de souveraineté populaires acquis dans le cadre national s’exprime à nouveau dans la campagne contre le « TSCG ». Elle implique de reprendre les analyses et les combats internationalistes de toujours du PCF contre l’Europe supranationale du capital, contre sa force de frappe économique, l’euro. Comment le texte de la direction peut-il continuer à décréter comme vérité l’illusion que les institutions de l’UE seraient réorientables, qu’il faudrait défendre l’euro ? Quel contresens alors que 64 % des Français se prononcent maintenant contre Maastricht, après les 55 % de 2005 contre le TCE !

Plus que jamais, l’affiliation du PCF au Parti de la gauche européenne, parrainé par la Commission européenne, doit pouvoir être remis en cause.

Sur un autre plan, la sortie de la France de la politique extérieure intégrée de l’UE – honteusement décorée du prix Nobel de la paix – la sortie de la France de l’OTAN, le retour de toutes les troupes mobilisées dans les guerres impérialistes, le désarmement nucléaire unilatéral sont des campagnes majeures à engager, dans la fidélité à l’histoire de notre parti.

Pour nous, la raison d’être du PCF est plus actuelle que jamais. Elle ne consiste pas à cultiver une fonction « tribunicienne », à suivre les déclamations populistes de tel ou tel leader, à canaliser la contestation populaire, à se fondre dans les institutions de la démocratie bourgeoise.

Tout au contraire !

Devant les attentes des travailleurs, de couches de plus en plus larges de la population (qui se sont exprimées en partie, par défaut, dans le vote FdG), devant les grandes luttes qui se développent dans des catégories de plus en plus diverses, dans la jeunesse, communistes, nous avons la responsabilité historique de faire bien autre chose que le Front de gauche, parce que nous avons une perspective révolutionnaire, le socialisme.

Nous devons mesurer pleinement, au-delà des questions « sociétales», les dangers et les ressorts du recours par le capital à l’extrême-droite pour dévoyer la colère des exploités, notamment leur rejet de classe de l’UE. Nous devons mesurer toutes les conséquences, la gravité de l’effacement des positions et de l’organisation communistes.

Le concret, la recherche des positions et moyens de rassemblement pour commencer tout de suite à rompre avec la politique du capital est notre préoccupation première. Nous sommes convaincus que c’est celle des communistes.

Le texte « Rallumer les étoiles » n’y répond pas, loin s’en faut.

Face à la casse programmée de l’industrie et de l’agriculture comment mobilisons-nous pour défendre les activités répondant aux besoins et les savoir faire, comment avançons-nous des perspectives de nationalisations sous contrôle populaire dans l’esprit de celles de 1945 ?

Face au projet de démantèlement du financement de la Sécurité sociale, contre les actifs et les retraités, comment défendons-nous de façon intransigeante la cotisation sociale, le salaire socialisé contre la propagande autour de la baisse du coût du travail ?

Pour les salaires, avec l’augmentation du SMIC, pourquoi ne pas lancer une grande campagne pour le rétablissement de l’échelle mobile cassée par la gauche mitterrandienne en 1983 ?

Pour les services publics, refusons l’application des directives européennes de concurrence, obtenons par exemple, le retour de La Poste en établissement public. En 2009, Hollande l’avait même fait voter par le Conseil général de Corrèze !

Voilà autant de grandes initiatives nationales que l’on attend de notre parti !

Notre époque est marquée par les souffrances terribles qu’engendrent dans le travail, la vie, la société l’offensive globale du patronat et du capital contre les acquis sociaux et démocratiques.

Elle est marquée aussi par un discrédit croissant du capitalisme et par la recherche renouvelée, pressante dans le monde du travail, dans le mouvement syndical, dans la jeunesse, d’une organisation politique pour résister, pour avancer un autre modèle de société, d’une organisation révolutionnaire.

Nous estimons qu’il est grand temps que les communistes réaffirment que cette organisation, c’est leur parti, le Parti communiste français.

Le PCF l’est par ses fondamentaux théoriques, marxistes et léninistes, toujours aussi valides, par le point de repère fort, unique et décisif qu’il représente dans l’histoire de notre pays pour ceux qui ont intérêt à combattre le capitalisme, aussi par ce que ce qu’ont représenté le mouvement communiste international (pensons aux victoires anticolonialistes) et les expériences socialistes du XXe siècle, dans leurs contradictions, que nous devons analyser de façon critique mais en communistes.

D’autres ont le droit de penser que la « matrice communiste » est périmée, que l’avenir est à une autre forme d’organisation politique. Dans une tribune à Libération, le 15 août, Pierre Laurent juge que les clivages de la première moitié du XXe siècle entre socialistes et communistes n’ont plus lieu d’être et invite donc à un congrès de Tours à l’envers. Pour nous, c’est un contresens.

Mais tout doit se faire dans la clarté. Le Front de gauche succède aux précédentes tentatives de transformations réformistes du PCF et de recomposition politique depuis la « mutation » des années 90, en passant par les « collectifs antilibéraux », jusqu’à la remise en cause même de l’existence du Parti par la direction, ce qu’ont massivement repoussé les communistes en 2007.

Ceux qui veulent créer un nouveau parti, qu’il s’appelle « Front de gauche » ou autrement, ont le droit de le faire, comme cela se produit dans d’autres pays sous la houlette du PGE.

Mais les statuts du PCF doivent interdire toute double-appartenance.

Nous faisons partie des communistes qui n’accepteront pas la mise sous tutelle du PCF, supplanté à tous les niveaux par une organisation informelle de « gauche », essentiellement différente du parti de classe et de masse que le PCF doit redevenir.

Même en termes d’alliance électorale, le FdG n’a abouti qu’à la perte de la moitié des élus PCF régionaux et à la réduction à 7 des députés communistes. Sur ce plan également, le FdG ne correspond pas aux objectifs d’unité et de rassemblement recherchés par les communistes.

Pour toutes ces raisons, avec nos convictions de communistes, nous prenons la responsabilité, à la suite de centaines d’échanges avec des camarades de toutes les fédérations du PCF de France, notamment à la Fête de l’Humanité, de produire un texte alternatif pour le 36e congrès, avec pour but d’abord de poser les questions essentielles manquantes, ensuite d’affirmer d’autres perspectives que celles de la poursuite de l’effacement du PCF, de ses positions et de son organisation.

Ce texte se situera dans la continuité des textes « Remettons le PCF sur les rails de la lutte de classe », « Faire vivre et renforcer le PCF », « plus que jamais, face au capital, notre peuple a besoin du PCF » déposés aux 33e, 34e et 35e congrès.

Nous appelons les communistes, toutes celles et tous ceux qui partagent notre volonté de renforcer

notre parti à prendre contact avec nous.

Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe

Sans abandon, ni effacement !

Oui, il y a et il y aura des révolutionnaires conséquents dans notre pays et ils sont et seront communistes

1 De « crise » en « crise » : le capitalisme s’accapare les richesses produites et

appauvrit les peuples.

Au niveau mondial. A l’automne 2008 éclatait la « crise financière ». Elle suivait la « crise des « subprimes » et la faillite de la banque Lehman Brothers aux Etats-Unis. Les économies

des principales puissances capitalistes (Etats-Unis, Europe, Japon…) ont connu en 2009 une récession d’une gravité souvent inédite depuis 1945. Ce mouvement de repli continue depuis.

Cette crise ne résulte pas des excès du capitalisme, du « néolibéralisme », c’est la crise du

capitalisme lui-même. L’affaiblissement, puis la disparition du contrepoids que représentait, dans le rapport de classe mondial, l’existence de l’URSS et des pays socialistes d’Europe de l’est laissent apparaître la logique de ce système dans toute sa brutalité. Notamment en Europe de l’ouest, la période du « compromis social » héritée de la fin de la deuxième guerre mondiale est révolue. On nous explique sur tous les tons et dans tous les pays qu’à l’heure de la mondialisation, il faut faire des sacrifices.

L’idéal du capitalisme, c’est le retour au XIXe siècle d’avant les conquêtes ouvrières. Un siècle de misère et de domination, de révoltes populaires réprimées, face à des profits immenses et le développement des fortunes de la bourgeoisie.

La réalité du capitalisme, aujourd’hui comme hier, c’est la recherche du profit maximal confrontée à la baisse tendancielle du taux de profit. Ce qui est décrit comme la financiarisation de l’économie, l’explosion de la dette privée, notamment dans les pays anglo-saxons, puis de la dette publique est un instrument pour renforcer l’exploitation du travail.

Dans la période, la nouvelle étape de la mondialisation du capitalisme continue de se caractériser par une extension géographique du système, par une mise en concurrence accrue des travailleurs des différents pays, toujours par une âpre lutte, entre puissances capitalistes et multinationales, pour le contrôle des richesses naturelles et des marchés.

La crise est inhérente au système. Le capitalisme sait utiliser sa propre crise pour renforcer sa domination en l’absence d’un mouvement révolutionnaire suffisamment fort.

On assiste ainsi à un affrontement terrible entre le capital et le travail, à l’échelle planétaire, les uns pour maintenir et accroître leur taux de profit, les autres pour s’assurer des conditions d’existence décentes. Les gouvernements au service du capital entreprennent d’accélérer et d’aggraver brutalement, à la faveur de la crise, toutes leurs politiques antisociales qui sont pourtant à l’origine de la crise. Les mêmes recettes s’appliquent dans tous les pays, notamment en Europe, où tous les acquis sociaux et démocratiques des peuples sont attaqués.

La Grèce a servi de véritable cobaye, puis l’Italie, le Portugal, l’Espagne et maintenant la France depuis l’adoption du TSCG sont en passe d’être sous la tutelle de l’Europe et des marchés.

De concert, la finance internationale, les gouvernements, l’UE, le FMI, les « agences de notation» auxquelles le système donne une importance factice, veulent faire un exemple de recul social rapide, d’écrasement d’un peuple et de sa résistance. Les sacrifices exigés aux travailleurs, aux retraités, aux jeunes grecs rejoignent toutes les mesures annoncées par les gouvernements de tous les pays d’Europe (de droite comme de « gauche ») et les dirigeants de l’UE : recul de l’âge de légal de départ à la retraite, attaques contre les droits sociaux, les salaires, contre les services publics, la santé, l’éducation…

Ils sont dans le droit fil de la stratégie du traité européen de Lisbonne. Au nom de la « concurrence

libre et non faussée », de la recherche de « compétitivité », l’UE sert de prétexte et d’instrument aux gouvernements nationaux en vue d’augmenter le profit capitaliste, par le renforcement de l’exploitation des travailleurs et par l’extension du marché capitaliste à tous les domaines qui lui échappent, services publics, protection sociale.

La menace sur la paix mondiale que fait peser le capitalisme ne doit pas être éludée de nos préoccupations premières.

La Palestine, Israël et l’ensemble du Proche-Orient continuent en particulier d’être un lieu de polarisation des tensions. Malgré la politique agressive d’Israël, notamment en termes de colonisation, et d’actes de guerre contre la Palestine (Gaza) mais également l’Iran, le soutien des Etats-Unis d’Obama ne se dément pas.

Notre solidarité avec le peuple palestinien et les Israéliens qui sont en faveur d’une paix juste et durable est plus que jamais d’actualité.

Partout dans le monde, et singulièrement au Proche-Orient, les enjeux pétroliers et gaziers sont évidents et à l’origine des conflits, des agressions et des manœuvres impérialistes.

Les opérations militaires menées par la France de Sarkozy et la Grande-Bretagne en Libye ont abouti à établir dans ce pays un régime islamiste, désormais inféodé aux puissances capitalistes et au pillage de ses ressources en devises et en pétrole. En Syrie, les aspirations populaires légitimes – revendications sociales, démocratiques – ont été utilisées et détournées par les puissances impérialistes (en particulier l’OTAN via les Etats-Unis, la Turquie et les pétro-monarchies du Golfe, Arabie Saoudite et Qatar en tête) pour fomenter une guerre civile, en finançant et en armant des groupes islamistes, notamment étrangers, sur le modèle qui avait été expérimenté alors en Afghanistan dans les années 80. Les menaces d’agression militaire sur l’Iran se font aussi pressantes ces derniers mois.

Le risque est très grand d’un conflit qui se propagerait à tout le Proche-Orient, voire d’un embrasement généralisé. Dans ce contexte, la France, au lieu de poursuivre la politique étrangère de Juppé et de Sarkozy devrait prendre des initiatives fortes en faveur de la paix, du dialogue entre les peuples, du désarmement, notamment nucléaire.

Plus que jamais, notre parti exige la fermeture des bases militaires à l’étranger, la sortie de la France de l’OTAN, de toute forme de défense « européenne » et manifeste son soutien au peuple palestinien et à tous les peuples victimes des agressions impérialistes.

Nous devons organiser et renforcer les coopérations avec les partis communistes et mouvements ouvriers en lutte dans différents pays.

Des économies dites « émergentes » semblent échapper à la crise, en premier lieu la Chine, devenue en 2009 la deuxième économie capitaliste du monde.

Le développement économique de la Chine, gouvernée par un parti qui porte le nom de communiste, sur les bases d’acquis du socialisme mais clairement suivant un mode de production capitaliste, doit être un sujet d’étude prioritaire pour notre parti.

La persistance et la montée de résistances, au nom du socialisme, notamment en Amérique latine, à la domination du capitalisme mondialisée doit continuer de susciter notre intérêt et notre soutien. Notre solidarité avec le peuple cubain doit en particulier se renforcer, alors que la présidence Obama n’a pas modifié l’hostilité des Etats-Unis à son égard.

La progression significative des communistes au Venezuela, alliés de la révolution bolivarienne, est un signe d’espoir : le PCV devient la deuxième force de gauche tout en restant résolument révolutionnaire. Au Chili, après avoir conduit la révolte étudiante en 2011, les communistes voient une des leurs, Barbara Figuero, prendre la direction du syndicat unitaire et réaffirmer une ligne de classe.

La liste serait encore longue pour montrer que le capitalisme mondial, même si le rapport des forces est largement en sa faveur, se trouve confronté, de plus en plus à des résistances conscientes et organisées : Outre l’Amérique latine, on peut noter des mouvements marxistes très importants en Inde, le Parti communiste russe se renforce comme deuxième force politique du pays, de nombreuses villes sont gagnées par le Parti communiste brésilien, le Parti communiste japonais est lui aussi en progression constante, etc.

En Europe, enfin, nous saluons le courage de la lutte engagée par le KKE, Parti communiste grec, seul véritable rempart à la mise sous tutelle par les capitalistes de la Grèce. Par ailleurs, l’influence de nos camarades au Portugal, en Tchéquie, en Ukraine et dans plusieurs autres pays est en progrès, ce qui est un formidable encouragement pour les peuples et pour tous les communistes dans l’Europe capitaliste.

En France. Le capitalisme français se sert de la crise pour accélérer sa restructuration dans le cadre de la mondialisation capitaliste.

Le contraste est saisissant entre le quasi maintien des profits des entreprises du CAC 40 en 2012 (après 74 milliards d’€ en 2011), l’augmentation des dividendes servis à leurs actionnaires (plus de 38 milliards d’euros prévus pour 2012) et la liquidation continue de centaines de milliers d’emplois, tant dans le secteur industriel que celui des services.

160 000 postes de fonctionnaires de l’Etat non remplacés depuis 2007 (hors suppression d’emploi à La Poste de l’ordre de 60 000 depuis 2002), 185 000 postes disparus depuis 2003.

100 000 emplois industriels ont disparu entre 2009 et 2011.

Depuis plusieurs mois, la hausse du chômage est continue, et les créations d’emplois sont de plus en plus des « sous-emploi », des contrats précaires avec des salaires qui ne permettent pas de s’en sortir. Le nombre de travailleurs pauvres explose. En outre, le patronat met une pression considérable, à l’occasion notamment du « débat » sur la « compétitivité » pour en finir avec le CDI et le Code du travail.

La stratégie du capitalisme pour la France, c’est le déclin des activités productives répondant aux besoins, en premier lieu
industrielles.

En 15 ans, la part des produits manufacturés importés est passée de 29 à 46 %. Le commerce extérieur voit son déficit se creuser chaque année un peu plus, à près de 70 milliards d’euros en 2011.

Les choix des patrons de l’industrie automobile illustrent dramatiquement l’emballement de ce processus. La balance commerciale de la France en biens automobiles est passée d’un excédent de 12,3 milliards d’euros en 2004 à un déficit de 4,7 milliards d’euros en 2009.

Malgré, ou avec, la coûteuse prime à la casse et le plan de renflouement de la trésorerie de Renault et PSA, 54.000 emplois ont été détruits en 2009 chez les constructeurs et les équipementiers français qui sont les premiers à délocaliser leurs productions. 8 000 postes sont supprimés à partir de cette année à PSA et l’usine d’Aulnay-sous-Bois va fermer.

Les grandes entreprises accentuent leur choix de l’internationalisation, le capitalisme français choisit globalement celui de la financiarisation, mouvement qui reflète la course au taux de profit maximal à court terme par une délocalisation de la création de plus-value.

L’illusion entretenue par le pouvoir que des activités de pointe, de haute technologie, pourraient échapper à la concurrence mondialisée est contredite par les faits.

Les banques sont les premiers acteurs de ce mouvement. La crise, le déballage de milliards d’euros de pertes, a fait apparaître au plus grand nombre comment elles ont pu développer ce rôle grâce aux privatisations et aux déréglementations. Le pouvoir a alors consacré des dizaines de milliards d’euros pour leur permettre de continuer.

Dans le même temps, des groupes financiers, des fonds de pension étrangers continuent de s’emparer du capital d’entreprises françaises dans le même objectif dévastateur (fusion, reprise…).

L’éloignement des centres de décision stratégiques affaiblit la position des salariés et permet au gouvernement de se défausser plus facilement de ses responsabilités.

La pression sur les conditions de travail et de rémunération des travailleurs en France s’accentue durement.

Le mouvement de filialisation et d’externalisation se poursuit. Une grande partie des PME ne sont en fait que des sous-traitants dépendant d’un seul ou de quelques donneurs d’ordre. Les bas salaires, la précarité, les difficultés d’organisation des salariés dans ces petites structures permettent une exploitation plus forte, le chantage à la délocalisation. Elles permettent aussi de capter plus facilement des aides publiques alimentant en définitive les profits des grandes entreprises et les dividendes des actionnaires.

Aujourd’hui, le capital et le MEDEF voient leur principal espace de développement sur le territoire national dans la prédation des activités qui échappent encore, totalement ou partiellement, à la loi du marché (services publics) et dans la captation des grands monopoles publics, financés par la Nation, ou de leurs activités (transports, énergie, communication…) pour en faire des multinationales capitalistes.

Toutes ces évolutions du capitalisme sont directement soutenues par l’Etat malgré son léger vernis « social-libéral ». A bien des titres, nous sommes amenés à revisiter nos théories élaborées sur le Capitalisme monopoliste d’Etat.

L’avenir de l’économie nationale est dangereusement compromis. L’accélération de la désindustrialisation, sous les coups du libre-échangisme et des délocalisations, menace des filières entières. La PAC, demain sa réforme, n’en finit plus d’étrangler les petites et moyennes exploitations agricoles, pendant que Bruxelles condamne à disparaître la plus grande partie de la pêche.

Les bases du développement du pays sont attaquées avec la marchandisation et la privatisation des grands services publics, y compris la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche.

Le sous emploi, la baisse du pouvoir d’achat des salaires et des retraites, sapent également les conditions d’une croissance saine, basée sur la réponse aux besoins.

Une2 Face à la politique du nouveau gouvernement : s’opposer, rassembler

sur des positions de rupture vie plus dure

Pour Marx, la paupérisation revêt deux formes différentes : la paupérisation relative et la paupérisation absolue. La première est le résultat de l’accroissement de productivité dans les industries produisant les biens de consommation ouvrière : la valeur de la force de travail s’en trouve diminuée et donc le taux de salaire (sans que la condition du salarié s’en ressente) pendant que le taux de profit est accru. Le « salaire relatif », la « position sociale relative » du salarié s’abaisse donc comparée à celle du capitaliste (Salaires, prix et profits). Quant à la paupérisation absolue, c’est le résultat de la loi d’accumulation du capital. Celle-ci accroît la division du travail et étend la prolétarisation (petits paysans, artisans, commerçants). L’accroissement des forces productives lié à la valorisation du capital ne cesse d’étendre l’emprise de celui-ci et de rendre de plus en plus pénibles ou misérables les conditions de travail (et même les conditions d’existence) du salarié.

Nous y sommes toujours aujourd’hui !

La dégradation du niveau de vie, la paupérisation de franges très larges du monde du travail, des retraités, des jeunes s’accentuent très rapidement.

15 millions de foyers terminent le mois avec moins de 100 €. De plus en plus de ménages, y compris de salariés, sont confrontés à des difficultés pour faire face aux dépenses les plus quotidiennes, aux coupures d’électricité ou de gaz, aux impayés de loyer. Plus de la moitié ne part pas en vacances.

Les statistiques, même officielles, l’observent.

Entre 1975 et 2008, la part des revenus du travail dans la richesse nationale est passée de 70 à 58%. Une étude de l’INSEE démontrent que les revenus salariaux des ménages sont retombés au niveau de la fin des années 70.

Les retraites ont perdu 20% de pouvoir d’achat depuis la « réforme » Balladur de 1993.

Des territoires entiers tendent à devenir des zones de relégation et de sous-développement relatif.

Cette situation est directement liée à l’accentuation de l’exploitation capitaliste et aux choix politiques du pouvoir.

La crise a amené encore une augmentation du chômage. Plus de 8 millions de salariés sont touchés, bien au-delà des chiffres officiels, par une forme de chômage. Plus de 600 000 chômeurs ne touchent ni allocations, ni minima sociaux. Près d’un million et demi de se retrouvent sans aucune indemnité.

La pression sur les salaires directs, au nom de la compétitivité ou de la dette publique, est maximale. Salaires, traitements et pensions progressent officiellement moins vite que l’inflation.

Le SMIC stagne.

L’augmentation rapide des prix des biens et services de première nécessité, l’envolée des tarifs suite aux privatisations atteignent le pouvoir d’achat. Les attaques contre la Sécurité sociale et son financement par les cotisations sociales entraînent des déremboursements de soins, des hausses des mutuelles…

Les attaques sur les droits du travail affaiblissent la position des salariés dans l’entreprise.

L’aggravation de l’exploitation se manifeste aussi par la dégradation des conditions de travail, les atteintes à la santé au travail.

Notre action politique doit absolument prendre mieux en compte cette évolution, chercher davantage à donner à la souffrance et à la colère croissantes une expression, des possibilités d’action et un débouché politique, bien au-delà d’un discours compassionnel et de la « fonction tribunicienne » à laquelle on voudrait cantonner notre parti dans la « gauche ».

Nous devons agir et nous organiser pour que notre parti construise les perspectives politiques de rupture avec le capitalisme, en lien constant et dans le prolongement des luttes.

Il s’agit bien là de la responsabilité et du rôle historiques du PCF, qui est plus actuel que jamais.

Aujourd’hui, on se demande qui peut bien nourrir encore des illusions sur un changement de cap, même modeste, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir.

Les 20 milliards d’euros d’aides publiques nouvelles au patronat, par an, annoncés à la suite de la publication du rapport Gallois, dépassent en montant toute mesure particulière de l’équipe Sarkozy-Fillon.

Pour les financer, Jean-Marc Ayrault annonce une augmentation de l’impôt le plus injuste, la TVA, exactement celui auquel Sarkozy voulait recourir. On avait bien noté aussi que le nouveau gouvernement s’est bien gardé de remettre en cause l’augmentation du taux intermédiaire de Fillon.

Seul l’emballage des mauvais coups au monde du travail a changé. A l’arrogance de son prédécesseur, François Hollande a substitué la présidence lénifiante.

Le nouveau gouvernement fait preuve d’un amateurisme que raille la droite. Celle-ci est largement remise en selle sans que soit pour autant contrée la poussée du Front national.

Déjà pendant la campagne électorale, Hollande et le PS avaient fait attention de ne promettre qu’une austérité « équitable », au nom de la gravité de la « crise » et des engagements européens. Aujourd’hui, tout est mis en scène pour montrer l’impuissance à « gauche ».

Le nouveau secrétaire du PS, Harlem Désir résume en conclusion de son discours d’avènement les priorités de l’engagement à gauche du gouvernement : le non-cumul des mandats électifs, le serpent de mer du droit de vote aux étrangers, le mariage pour tous.

L’économie, ils n’y peuvent rien. Ayrault fait une vraie-fausse sortie sur une remise en cause des 35 heures. C’est habile. Cela permet de multiplier les déclamations sur le cœur que l’on ne touchera pas, malgré la crise, malgré la droite, à ce « marqueur » de gauche (la retraite à 60 ans, elle, est bien enterrée).

Pour notre part, nous n’oublions pas que les soi-disant « 35 heures » de Mme Aubry, contre un avantage limité pour une partie des salariés, a offert au patronat un premier «choc de compétitivité» : flexibilité généralisée et 22 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales !

Aucun économiste bourgeois n’ose avancer un chiffre sur le nombre de créations d’emplois qu’elles auraient permises. Là aussi, ça en dit long sur les annonces actuelles de Ayrault.

Le gouvernement est quand même allé chercher les conseils d’un « patron de gauche »,

M. Gallois, celui du plan antisocial « Power 8 » à EADS en 2009, faussement impartial , tel un Mario Monti à la française.

Il reste malgré tout une différence entre la gauche et la droite dans ce schéma de l’alternance que nous connaissons en France comme dans les autres pays. Les rôles sont répartis. Là où la droite détruit les prestations de la Sécurité sociale, la gauche sape son financement solidaire, « assouplit » les règles du marché du travail.

Là où la droite s’attaque frontalement à l’éducation nationale, la gauche marchandise discrètement les transports, etc. Le tout de concert avec l’UE du capital.

Face à cette politique, il y a trois attitudes possibles « à gauche ». Les deux premières sont celles du Front de gauche. La troisième doit être celle du PCF.

La première, c’est l’incantation, la prétendue « indignation » : c’est vociférer comme l’a fait et le refait Mélenchon, après s’être mis en sourdine le temps de l’élection de Hollande et des négociations électorales avec ses anciens camarades.

On canalise, à « gauche », la colère, dans le vague et le flou de l’absence de programme concret de rupture.

La deuxième, parfaitement compatible avec la première, c’est de prétendre « tirer à gauche » le PS avec des propositions plus réformistes que lui.

Le programme du Front de gauche, « l’Humain d’abord » a cette philosophie.

Demander la création de « pôles publics », aux compétences extraordinaires, permet de s’exonérer de la défense des services publics nationalisés ou municipalisés, des monopoles publics.

Faire des équations incompréhensibles pour la modulation des aides publiques et des cotisations sociales patronales, selon les politiques d’emploi des entreprises, c’est rentrer, malgré soi, dans le dogme de la baisse du coût du travail.

Prétendre que le Pacte budgétaire européen aurait dû être renégocié, « comme l’avait promis Hollande », c’est reconnaître sa validité, celle des traités et directives, malgré leur totale illégitimité depuis le référendum de 2005.

Le gouvernement et le rapport Gallois laissent une porte ouverte à ce réformisme en associant les syndicats à leur politique, en proposant l’entrée de représentants des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises, suivant la cogestion à l’allemande.

Le troisième choix, ce doit être le choix des communistes. Il s’agit de mettre en avant, de mobiliser et rassembler, à partir du puissant mouvement de contestation et des luttes, sur des choix de rupture.

Les millions qui ont participé à la « votation pour la Poste » en 2009, plutôt qu’être renvoyés à une perspective électoraliste, auraient dû et peuvent constituer une force pour remettre en cause la privatisation, la mise en concurrence du courrier et l’application en France des directives européennes.

Les millions de salariés, de retraités, de jeunes qui ont manifesté pour défendre la retraite ne se sont pas heurtés à la « surdité de Sarkozy ».

Ils constituaient une force, n’en déplaise aux dirigeants du Front de gauche, pour obtenir le retrait de la loi Woerth et le retour aux 37,5 annuités de cotisation. Ils constituent aujourd’hui une force, si les communistes le mettent en avant, pour refuser de façon intransigeante toute remise en cause du financement de toutes les branches de la Sécurité sociale par la cotisation sociale, pour en finir avec les allègements qui vont dans les poches des actionnaires.

Face à la casse de l’appareil industriel, un rapport de force existe pour s’emparer des pouvoirs, c’est-à-dire gagner une propriété publique, démocratique, nationaliser. Le scandale des milliards d’euros d’aide publique, l’importance de secteurs comme l’automobile, la sidérurgie, la pharmacie, l’énergie, l’alimentation, la production agricole appellent des mobilisations à cette hauteur.

Et sur l’Europe, si l’on considère que le TSCG, resucée des critères de Maastricht, remet en cause de façon inacceptable la souveraineté populaire, comment ne pas poser la question de la sortie de la France de l’euro, de la reconquête d’un pouvoir national sur une donnée économique essentielle, la monnaie, donc de l’abandon de l’euro ?

Voilà les choix de rupture dont les communistes doivent discuter et qu’ils doivent et peuvent largement partager !

3 Rompre avec l’union européenne du capital

L’expérience des peuples : Vingt ans d’« Europe sociale », c’est vingt ans de reculs sociaux et démocratiques.

Pour les peuples, l’expérience concrète de « l’Europe » tend de plus en plus à être perçue clairement pour ce qu’elle est : une entreprise de mise à bas des acquis populaires, démocratiques et sociaux au profit des intérêts du capital, pour préserver et accroître les profits des groupes capitalistes, dans le cadre d’une concurrence entre grandes puissances, mais toujours sous la tutelle militaire de l’OTAN et de l’impérialisme américain.

Pour les peuples, après vingt ans de politiques européennes avec plus d’intégration fédéraliste, la monnaie unique, l’accentuation des politiques de libéralisation, de privatisation, d’ouverture à la concurrence, « l’Europe sociale » a fait long feu et le « mythe » est en train de s’effondrer.

Pour les peuples, le mythe européen, celui de l’Europe « qui protège, qui unit » se heurte à la réalité, celle des souffrances quotidiennes du monde du travail soumis à une mise en concurrence des travailleurs des différents pays entre eux. Malgré des campagnes idéologiques incessantes, à tous les niveaux, avec des fonds publics, notamment en direction de la jeunesse, et ce, sans se soucier de la laïcité, pour tenter de forger un nationalisme ou une « identité » européens, ces dirigeants échouent et sont confrontés à des résistances populaires.

Les politiques mises en œuvre depuis plus de 20 ans ont abouti à faire de l’Union Européenne une zone de chômage de masse (25% en Espagne et en Grèce), où la pauvreté et la misère s’accroissent chaque jour, où les salaires, les pensions et les droits des travailleurs sont attaqués constamment par le capital.

Quotidiennement, Les missi dominici de l’UE et du FMI se rendent partout pour dicter leurs instructions aux dirigeants politiques locaux, de droite ou sociaux-démocrates, pour définir les modalités des prétendues« aides » qu’ils recevront en retour. « L’aide » de l’UE, de la BCE et du FMI à un pays, semblable à ces plans d’ajustement structurels qui affament les pays du Sud depuis des décennies, c’est la corde vendue – à crédit, et avec des intérêts élevés - au pendu !

Ces institutions sont clairement au service des intérêts du capital, en liaison avec les grands groupes capitalistes, et des dirigeants interchangeables, tantôt politiciens dans les partis du consensus, tantôt banquiers d’affaires ou recasés dans des grands groupes : c’est cela l’oligarchie européenne qui nous dirige, nous ne pouvons rien en attendre de positif.

Vingt ans après Maastricht, le rejet populaire des politiques menées par l’UE est de plus en plus net, notamment dans notre pays. C’est ce qu’indiquent de nombreux sondages. Ce rejet, comme ces résistances unissent de plus en plus fortement les peuples, après les victoires du NON aux référendums de 2005 en France et aux Pays-Bas, comme aujourd’hui, avec les luttes qui se développent dans tous les pays.

Les peuples identifient de plus en plus l’UE comme une source de recul économique et social et de souffrances. Les tenants de l’UE du capital tentent quant à eux de canaliser et de détourner la colère populaire, en assurant la promotion des partis nationalistes ou xénophobes.

Ils préfèrent que les peuples se divisent entre eux. Ce que redoutent par dessus tout les capitalistes, ce sont des luttes puissantes qui remettent en cause leur domination.

Communistes, il est de notre responsabilité, en France, de ne pas laisser faire, de résister et de travailler à la convergence des résistances populaires, de rassembler en identifiant les responsables : le Capital et les formations politiques qui sont à son service.

La situation présente nous amène, avec encore plus d’urgence, à redéfinir et à porter des orientations en rupture claire avec l’UE et ses politiques, sous peine d’être en porte-à-faux avec les aspirations de notre peuple.

L’UE souffre d’un déficit croissant de légitimité.

C’est tant mieux ! Elle n’est pas réformable. Ce discrédit est un point d’appui pour mettre en échec les politiques menées en son nom dans l’intérêt du capital.

La coopération entre les peuples ne se fera pas dans le cadre de l’UE. L’UE, mais aussi la BCE et l’ensemble de ses institutions sont conçues pour imposer un niveau supranational où les trusts sont tout puissants mais sur lequel les peuples n’ont aucune prise. Affirmons clairement que « l’UE sociale » est un leurre !

L’euro avec la BCE, seule politique européenne réellement intégrée, fait la preuve de sa nocivité pour le développement économique des pays. Notre proposition d’établissement d’une monnaie commune, outil de coopération monétaire pour les échanges internationaux, contre la spéculation et pour une politique du crédit, reprend toute son actualité. Elle signifierait le rétablissement des monnaies nationales et la fin de l’euro.

Notre parti s’est opposé de longue date à l’Europe supranationale du capital, depuis le Traité de Rome, jusqu’à ceux de Maastricht en 1992, d’Amsterdam en 1998, en passant par l’Acte unique de 1986. Ces positions, fortement ancrées dans le Parti et le pays, ont alimenté l’action décisive des communistes dans le rejet par notre peuple en 2005 du projet de constitution européenne. Elles rentrent clairement en convergence avec l’expérience vécue des peuples, celle des différentes vagues de restructurations industrielles (sidérurgie, mines…), de la casse de l’agriculture via la PAC, du recul démocratique et de la remise en cause constante de la souveraineté populaire et du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes».

Après 1997, la direction de notre parti a opéré un virage appelé alors « euroconstructif ». Le gouvernement de la gauche plurielle venait d’approuver le Traité d’Amsterdam et allait signer les conclusions du sommet de Barcelone.

Ce revirement a amené la direction du PCF à abandonner progressivement la défense de la souveraineté nationale et à envisager une réforme de l’UE, allant dans le sens de «l’Europe sociale».

Nous pensons que ce fut une grave erreur, lourde de conséquences. Sur ce plan là aussi, il est plus que temps d’en finir avec les funestes erreurs de la « mutation », chère à Robert Hue.

Ce qui se passe aujourd’hui, en France comme en Europe nous donne raison : Dans le cadre de l’Union Européenne, « l’Europe sociale » s’avère être un mirage, une illusion, quand quotidiennement, ce sont à de terribles mesures d’austérité, violemment antisociales, que les peuples sont confrontés – baisse de salaires et des pensions, augmentation de la durée du travail, recul de l’âge de la retraite, attaques contre le contrat de travail les CDI…

En France, la contestation de l’Union Européenne, et en particulier de l’euro, a été laissée au FN qui la dénature sous l’angle du nationalisme et du racisme anti-immigrés. Dans le dispositif idéologique du capital, le FN joue son rôle habituel de repoussoir pour discréditer toute idée de rupture avec l’UE. Avec un discours en façade très critique à l’égard de l’euro ou de l’UE, pour tenter de capter la colère populaire, Le Pen fille n’a pas abordé la question de l’euro dans sa profession de foi.

L’absence des positions historiques du PCF depuis plusieurs années - celles qui ont alimenté nos campagnes contre Maastricht notamment - a pesé lourd, avec le choix de la direction du Parti de l’effacement dans le Front de gauche, de l’alignement derrière le PGE, la CES et le Maastrichien, « fédéraliste », Mélenchon. De son côté le Front de gauche a finalement fait le jeu de Hollande et de l’intégration européenne, en ne menant pas frontalement la bataille contre l’intégration européenne, l’euro et le fédéralisme.

Mélenchon, alors sénateur PS, a été un propagandiste acharné de Maastricht. La seule chose qu’il regrette aujourd’hui, c’est que Maastricht n’ait pas conduit au fédéralisme européen qu’il appelle de ses vœux. Dans son dernier livre, il regrette que n’ait pas été établi un budget commun franco-allemand en 2000 comme Fischer et Schröder le proposaient.

La position de la CES, organisation atlantiste et anticommuniste, relayée par un appel signé par Bernard Thibault et François Chérèque en décembre 2011, prétend défendre un soi-disant « modèle social européen », qui serait contenu dans le Traité de Lisbonne. On voit jusqu’où l’adhésion aux thèses de l’UE coïncide avec les pressions vers la collaboration de classe. Ne nous laissons pas influencer ! Souvenons-nous que la base, puis la majorité des organes de la CGT, en 2005, ont désavoué la direction confédérale quand cette dernière voulait appeler à ne pas voter contre le TCE.

Communistes, ayons le courage de nous opposer frontalement au capital, de rejeter les leurres du capitalisme monopoliste à la sauce européenne, fait d’aides massives au grand capital au nom de la production ou de la croissance, de renforcement des instances supranationales antidémocratiques !

Internationalistes, nous avons dès maintenant des campagnes à mener, nationalement, celle du rejet des nouveaux dispositifs européens – semestre européen, nouvelles directives de libéralisation, en particulier dans le transport ferroviaire, TSCG ...- en lien indissociable avec le rejet de Maastricht pour pousser le discrédit populaire de l’UE, dans chaque pays, jusqu’au bout !

Le PGE (Parti de la Gauche Européenne) est un « parti européen », parrainé et financé par la Commission européenne. Au Portugal, en Grèce et ailleurs, il soutient structurellement des organisations ouvertement anticommunistes. Son adhésion à la « construction » européenne est originelle, une des conditions de son financement par les institutions européennes.

Est-ce là le meilleur cadre de coopération international pour le PCF, alors que d’autres formes de travail communiste international se font jour ?

Le bilan des actions positives impulsées par le PGE depuis 2004 est, du point de vue des luttes, insignifiant. Le fiasco de la dernière initiative, inscrite complètement dans le cadre institutionnel de l’UE – « l’initiative citoyenne européenne » proposée à l’été 2012 et retoquée par la Commission européenne début septembre - illustre bien l’impuissance d’un mode d’action institutionnel et des velléités de « réorientation » de la construction européenne.

En 2004, l’adhésion du PCF à ce parti s’est faite dans la précipitation et dans la confusion, avec l’avis seulement de moins d’un quart des communistes français. Nos camarades grecs du KKE, tout comme le Parti communiste portugais ont refusé d’y adhérer, le Parti tchèque ne souhaitant pas en devenir membre à part entière.

A l’inverse d’une promotion unilatérale du parti Syriza, filiale grecque du PGE, notre parti doit être solidaire des luttes et de la résistance courageuse menée par nos camarades du KKE et de l’organisation syndicale de classe, le PAME. En fait de « radicalité », Syriza est un assemblement hétéroclite, alliant gauchistes et sociaux-démocrates, a trouvé aussitôt comme sauveur après son succès électoral… François Hollande. Dans le même mouvement, son dirigeant, M. Tsipras, implore et voudrait faire attendre quelque chose à son peuple de … Manuel Baroso et de la Commission Européenne.

Cet exemple rend plus aiguë la question du maintien de notre parti dans le Parti de la gauche européenne.

Depuis plusieurs années, les partis communistes de plusieurs pays d’Europe (dont le KKE et le PCP) et d’ailleurs développent des cadres d’échange et diffusent des déclarations communes sur les sujets les plus importants. La direction du PCF, sauf exception, choisit en général de boycotter ce cadre sans s’en expliquer.

Il est temps de réviser cette position, eu égard au développement rapide de la « crise » et à l’urgence de promouvoir des batailles communes.

En France, le pouvoir fait face à un obstacle particulier. En 2005, s’est déroulé un vote et la sanction populaire est tombée. Par référendum, le peuple a rejeté à 55% la « constitution » européenne qui reprenait l’ensemble des traités européens, Maastricht, Amsterdam, Lisbonne. Une claque notamment pour Hollande et Sarkozy qui avaient posé ensemble dans Paris Match pour l’adoption du TCE. Le pari de « re-légitimation » de l’UE a échoué.

Bien sûr, PS et droite se sont entendus pour adopter ensuite au Parlement en 2008 le traité de Lisbonne. Aujourd’hui le discrédit de l’UE est probablement plus fort encore. Un potentiel de résistance et de contestation notamment de l’euro existe et peut être développé. Une majorité encore plus large pense que l’euro a été une mauvaise chose.

Depuis des mois, avec d’autres membres du Conseil national du PCF, des centaines de responsables et militants, nous demandons qu’une véritable initiative nationale pour la rupture avec l’UE du capital et la remise en cause de l’euro soit engagée par notre parti. Pour l’heure, le débat entre communistes sur cette question nous a été refusé par la direction, au CN, alors même que ce débat existe partout dans le pays, que la classe ouvrière est majoritairement opposée à la monnaie unique, que des économistes, des intellectuels critiques, des progressistes portent aussi fortement cette critique de l’Euro. l’Humanité nous a envoyé la même fin de non-recevoir alors qu’abondent les tribunes des dirigeants du PG dans notre journal.

Dans les faits, tous ce que, communistes, nous avons dénoncé depuis 20 ans en combattant Maastricht est en train de se produire : l’explosion du chômage, la mise en concurrence exacerbée des peuples, l’écrasement des activités et des industries des pays les plus faibles, la baisse accélérée des salaires et des droits sociaux etc. La « crise de l’euro » est maintenant à la fois le moyen d’aggraver encore ses effets mais aussi de préparer un renforcement de la tutelle de l’UE du capital sur les peuples avec une intégration bancaire, budgétaire et politique.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous proposons une série de campagnes et de propositions que notre parti devrait mettre en avant :

  • Refus de l’application des traités, directives et règlements européens illégitimes

  • Nationalisation du secteur financier national

  • Dénonciation de la dette publique indue

  • Abandon de l’euro, qui dans le cas de la France, veut dire fin de l’euro et recouvrement des souverainetés monétaires nationales

  • Coopération monétaire via une monnaie internationale commune entre pays de l’UE ou non.

Contre l’alliance européenne des capitalistes, la résistance au plan national est partout décisive dans l’intérêt mutuel des peuples d’Europe !

Voilà 4 ans et demi que les adhérents du PCF n’ont pas eu de congrès statutaire. Le 36e Congrès est convoqué pour février 2013. Une phase importante va se dérouler entre le 21 novembre et les 14 et 15 décembre 2012 avec la discussion et le vote sur les propositions de base commune, d’où découlera grandement le résultat réel du congrès.

Visiblement la direction veut éviter toute remise en cause de son choix stratégique principal, décidé en marge du congrès de 2008, à savoir l’arrimage du PCF au Front de gauche. Elle considère le congrès comme « déjà joué » mais veille d’ores et déjà à préparer la liquidation de toute expression, analyse et perspectives d’action authentiquement communistes.

Elle a produit un texte hors du temps, à prétention poétique, multipliant les diversions sociétales et les faux problèmes. Elle expédie à tous les adhérents un quatre-pages lénifiant où Pierre Laurent évoque un congrès « Rock’n’roll », « d’offensive sur l’avenir », de « rassemblement », pour « un communisme décomplexé ». A destination des communistes, quelle langue de bois !

Il y a quelques semaines encore, les mêmes dirigeants étaient d’ailleurs plus clairs, mais devant des publics différents ou plus restreints.

Aux lecteurs de Libération le 15 août, Pierre Laurent affirmait que « le PCF d’aujourd’hui est l’héritier des traditions socialistes et communistes de la première moitié du XXe siècle ».

Voilà qui annonçait plus clairement un 36e Congrès allant dans la voie d’un « congrès de Tours à l’envers » avec un Front de gauche élargi à de nouvelles personnalités issues du PS ou d’EELV pour renforcer un deuxième pôle social-démocrate.

A propos d’un « communisme de nouvelle génération », Patrice Bessac avait été explicite et imagé dans son rapport au CN du PCF du 13 septembre 2012 : « Nous étions moutons, nous sommes devenus chats et qu’il est difficile de constituer un troupeau de chats ! ». Quel mépris pour des générations de militants communistes !

Pour ce 36e congrès, nous refusons la résignation et nous portons les analyses des communistes qui démasquent l’opération « Front de gauche » qui vise de plus en plus nettement à une recomposition politique, sur le dos du PCF et de ses militants.

En outre, quel bilan peut-on dresser, en effet, de la stratégie électorale du Front de gauche ?

Le PCF perd la moitié de ses députés (après la perte de la moitié des élus communistes lors des élections régionales en 2010).

4 Le temps d’un congrès, endormir les adhérents pour

mieux continuer à diluer le PCF dans le Front de gauche ?

55La perte de 5 sièges sur 8 en banlieue parisienne et du seul siège sortant en banlieue lyonnaise est particulièrement dure à encaisser, parce qu'elle symbolise l'effacement de la « banlieue rouge » en région parisienne au profit du PS.

Pour battre la droite, le votre Front de gauche n’est pas apparu utile, lors des élections législatives, encore davantage après le désistement « sans conditions » de Jean-Luc Mélenchon et les encouragements répétés depuis, des dirigeants du PCF à « faire réussir le changement » par le gouvernement Ayrault.

Le FdG a essayé de se poser comme meilleur rempart contre l’extrême-droite. Les résultats dans le Pas-de-Calais illustrent l’échec de cette posture : le FN sort archi-gagnant du duel « front contre front » et progresse d’encore 10% dans la circonscription d’Hénin-Beaumont pour atteindre 42%. Se servir de Le Pen comme faire-valoir est irresponsable.

S’il s’agit seulement d’empêcher le FN d’avoir des élus ou d’exprimer un rejet du racisme anti-immigrés du FN et d’une partie grandissante de la droite, le vote PS est apparu, dans ce contexte, plus efficace.

Pour démonter la démagogie « anti-système » de l’extrême droite, il y a besoin, non d’un excacique du PS qui joue les sauveurs, masquant ses positions initiales favorables à l’Europe de Maastricht, mais bien d’une organisation militante ancrée dans le monde du travail, comme l’était et l’est encore le PCF. Il y a besoin d’exprimer les positions de rupture que portait le PCF, notamment contre l’Union Européenne.

« Peser à gauche du PS », « tirer le PS à gauche », « Faire réussir le changement » : cette perspective du front de gauche ne prend pas. L’expérience le démontre : ces formules se traduisent dans les faits par l’apport d’une caution de « gauche » à la politique de la social-démocratie.

On l’a vu, le FdG n’est pas une alliance avantageuse pour les communistes ou les travailleurs mais bien un instrument pour, après l’épisode avorté des collectifs antilibéraux en 2006-2007, continuer le processus d’effacement-transformation-liquidation du PCF et de ses positions révolutionnaires.

Le Front de gauche coule le parti communiste dans le système en personnifiant au maximum ses campagnes électorales derrière la figure social-opportuniste de Mélenchon.

Le FdG a ouvert les portes à certains de ses ennemis historiques qui ont été et sont fondamentalement anticommunistes. Il offre également un abri stratégique à certains « ex-mutants» qui trouvent là une opportunité de poursuivre à moindre frais leur entreprise de liquidation ou de dilution de leur ancien parti.

Le FdG dévalorise ce qui reste ou pourrait être reconstitué du vote communiste. Après avoir fait perdre la moitié de ses conseillers régionaux et de ses députés au PCF, il est probable, si notre parti ne se ressaisit pas, que les incantations gauchisantes qui servent de mot d’ordre au FDG nous coûtent également la perte de certaines villes communistes.

Qu’importe pour ces organisations que le résultat le plus marquant des dernières élections ait été le taux historique d’abstention et le retrait des classes populaires de la mobilisation politique !

Nous faisons le constat d’un énorme gâchis.

Les nombreuses et grandes luttes de ces dernières années ont montré les forces existantes pour commencer à rompre avec les politiques au service du capital. Renvoyées vers les élections, elles n’y ont pas trouvé de débouché politique.

Par défaut, sur fond d’années d’abandon de position de lutte par la direction du PCF, particulièrement dans certaines catégories, le Front de gauche a pu représenter une option électorale, un espoir.

Mais les postures se sont dégonflées dès les législatives. Nous ne confondons évidemment pas l’aspiration légitime au changement d’électeurs du front de gauche avec l’opération politique qu’il représente.

Néanmoins, le constat d’échec est flagrant.

Dorénavant, les communistes se retrouvent enfermés et piégés dans des combinaisons politiciennes et électoralistes, dépossédés des décisions dans cette organisation officieuse qui supplante à tous les niveaux les organisations de leur Parti.

Comme le PGE l’organise dans les autres pays d’Europe, le FdG s’applique à dissoudre le mouvement communiste dans un ensemble réformiste pro-européen, aligné sur la social démocratie et tournant le dos au Parti de classe – si nécessaire - qu’appellent pourtant le discrédit du capitalisme et les luttes en France.

Le risque de démobilisation et de résignation politique est hélas bien réel.

Cela n’empêche en rien l’unité d’action sur des luttes et des batailles concrètes, précises et la nécessité d’œuvrer à un rassemblement populaire que nous voulons majoritaire, c’est la vocation d’un parti de classe et de masse tel que doit redevenir le PCF. Nous ne faisons pas le choix de l’isolement, bien au contraire, mais celui de la clarté et de l’avenir. Pour rassembler, il faut exister, être identifiés, lisibles, cohérents.

En tant que communistes, nous portons une attention particulière aux militants et dirigeants syndicaux dont les combats rejoignent les nôtre. Mais en cohérence avec notre analyse, nous leur proposons, sur le plan politique, de travailler avec nous, de nous rejoindre, non de constituer une autre organisation ou un autre parti, le « Front de gauche » qui supplanterait le PCF.

Nous pensons, que sur la base de luttes et de campagnes de masse, d’une organisation communiste revivifiée, il y a un avenir pour un renouveau de l’influence du PCF.

Notre préoccupation majeure reste de contribuer à faire vivre les organisations du PCF indépendamment des compromis électoraux et des associations ou clubs du Front de gauche, avec comme priorités l’entreprise, les lieux de travail et la jeunesse, l’objectif de reconstituer des mobilisations de masse grâce notamment à la reconstitution de cellules du Parti. Les grandes luttes qui se préparent auront besoin des communistes.

Si certains dirigeants du PCF pensent que « la matrice historique des partis communistes »

est dépassée, ce qui est leur droit, qu’ils en tirent les conséquences et laissent le PCF aux communistes et à notre peuple !

Un parti comme le nôtre, avec ses fondements de parti de classe, son histoire de parti de masse – et les expériences auxquelles nous avons contribué depuis les années 30 – peut et doit avoir l’ambition de construire les rassemblements populaires larges, majoritaires pour résister et pour gagner une politique en rupture avec l’aménagement du capitalisme.

Camarades, reprenons notre parti, le PCF, en main. L’avenir du PCF, du changement révolutionnaire dépend de ce que nous ferons de notre parti.

C’est un des enjeux majeurs de notre 36e Congrès.

Le Front de gauche est une construction de sommet qui paralyse le PCF, ses structures, sa capacité d’analyse, sa force de proposition et ses capacités d’initiatives autonomes.

La question de l’organisation est profondément politique. Quel est le bilan de « plus de quinze ans de remises en cause profondes » dans notre parti, dans le prolongement de la « mutation » ?

Notre influence électorale, notre rayonnement n’ont pas progressé, au contraire. L’implantation du parti, originale et décisive, au cœur du monde du travail, du peuple et des luttes a reculé, même si nous avons pu faire des adhésions, notamment dans la jeunesse. Nous sommes cependant loin du compte, en particulier dans le monde du travail et dans les quartiers populaires.

Nous pensons que ce n’est pas le résultat d’une fatalité mais d’une orientation politique, celle qui a consisté à «banaliser » le parti, à effacer son identité, en privilégiant la présence dans les institutions et une approche électorale.

Le choix de cesser d’impulser la vie des cellules puis, aux 30e et 31e Congrès de leur ôter leur souveraineté a par exemple été très lourd de conséquences sur notre influence dans le monde du travail, lieu décisif de l’affrontement de classe.

5 Refaire du PCF un parti de classe et de masse !

56Le développement des luttes, sur un autre plan, la montée de l’abstention électorale, parmi ceux qui ont le plus intérêt à combattre le capitalisme, appellent notre réorganisation en cellules, à nouveau pleinement souveraines.

Les statuts de 1994 définissaient très justement la cellule comme la structure que « le parti met à la disposition de tous ceux qui refusent d’être dépossédés de leur pouvoir d’intervention et de choix ». La cellule, c’est le moyen de redéployer l’activité communiste dans les quartiers populaires, les villages et dans les entreprises, au contact des réalités quotidiennes.

Les entreprises constituent le lieu principal de l’affrontement de classe et le point de départ de la plupart des luttes. L’abandon de la cellule d’entreprise a privé les salariés d’un outil décisif pour riposter aux offensives patronales et pour résister aux tentations réformistes et à la collaboration de classe.

Certes, notre société a subi des transformations profondes. La perte continue des emplois stables, notamment dans la production ou la fonction publique, l’explosion de la précarité, la dissémination du tissu industriel restant dans des PME sous-traitantes ont peu à peu réduit les grands collectifs de travail, plus propices à la solidarité syndicale et à l’organisation politique.

Certaines professions (mineurs, sidérurgistes, dockers…) dont les traditions de lutte étaient solidement ancrées, ont été depuis une trentaine d’années, liquidées peu à peu, avec la stratégie capitaliste qui a conduit la désindustrialisation de notre pays et la casse sociale.

Ces difficultés accrues ne sauraient changer la place centrale que le PCF doit accorder au monde du travail et à l’organisation communiste à l’entreprise, d’autant que l’immense majorité de notre peuple est aujourd’hui composée de salariés, et ceux-ci sont, en très grande majorité, des ouvriers et des employés, auxquels il faut ajouter les privés d’emplois et les retraités.

Comment réimplanter des cellules dans des quartiers et dans un monde du travail où l’on trouve aujourd’hui nombre d’intérimaires, de chômeurs, de jeunes en déshérence ? C’est une des questions essentielles sur laquelle nous devons concentrer nos efforts. Nous devons utiliser tous les moyens possibles : internet, l’écrit, la parole au moment des luttes, dans des interventions publiques, des luttes, des actions quotidiennes de solidarité, rendues indispensables en raison de l’aggravation de la

crise. La cellule, c’est aussi le lieu d’échanges humains, de solidarité et de fraternité dans un esprit de lutte.

Redonner la souveraineté aux cellules, y compris financièrement, c’est aussi une question de démocratie, essentielle. C’est ce qui permet à chaque adhérent d’être impliqué dans l’action et l’élaboration de l’ensemble de la politique du Parti et à la direction du Parti de ne pas être coupée des réalités des luttes.

De même, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour redonner aux sections la possibilité de retrouver une vie politique pour impulser et parrainer la vie des cellules, en recréer de nouvelles, impliquer les camarades isolés, déployer une propagande ciblée.

L’expérience depuis les derniers congrès révèle un appauvrissement de la vie du Parti, en même temps qu’un déficit démocratique croissant. Ils vont de pair avec la primauté donnée aux institutions et aux questions d’alliances en termes électoraux. L’organisation en « assemblée générale » de section démobilise souvent les camarades. Une petite partie seulement des camarades y participe.

Encore moins y interviennent. Les préoccupations électorales, les questions d’alliances, omniprésentes, tendent à scléroser les débats, d’autant plus que les décisions apparaissent le plus souvent imposées « d’en haut ».

Les stratégies électorales depuis plusieurs décennies ont souvent privilégié l’union de sommet. Les dernières expériences, cuisantes pour notre parti, ont été la période de la « gauche plurielle », celle ensuite des « collectifs antilibéraux » et maintenant le « Front de gauche ».

On semble ignorer l’enseignement de ses diverses expériences et des 4 ans qui viennent de s’écouler. Au cours desquelles les communistes ont été très souvent dépossédés de leur souveraineté.

Des assemblées de circonscription du Front de gauche supplantent parfois la vie et l’animation des organisations du parti. Dans ces cas-là, c’est notre organisation qui se délite, pour faire la place au front de gauche.

Nombre de décisions essentielles ont été prises « au sommet », à la suite d’obscures négociations, puis imposées aux communistes, sans débat. De la candidature imposée de Mélenchon annoncée aux communistes par la presse à des candidatures parachutées dans de nombreuses circonscriptions,

Il n’est pas question de négliger ou minorer l’importance des élections, mais l’activité du PCF et son intervention quotidienne ne doivent pas être tournées vers la seule perspective des échéances électorales à venir.

Si l’on en reste à ce type de démarche, créet-on les conditions d’une remontée d’influence pour le PCF ?

Assurément non. Au contraire, cela conduit irrémédiablement à un effacement et à une subordination du PCF. L’existence d’un électorat communiste, construit patiemment par nos luttes, a donné au vote communiste toute sa signification. Comme un ancien vice-président du CNPF le disait, le patronat ne fait pas la même chose avec un PCF à 20% ou à 10%.

Par les voies de l’électoralisme, des alliances pour des positions dans les institutions, on laisse de côté la question de l’influence réelle du PCF, alors que c’est un enjeu décisif pour parvenir un jour à changer la société.

Notre parti doit procéder à des ruptures, non pas avec son héritage et les traditions révolutionnaires de notre peuple, mais bien pour les retrouver, renouer avec la lisibilité, la cohérence historiques du PCF, des ruptures pour un retour assumé aux sources, notamment aux acquis et à l’expérience du Congrès de Tours.

Concernant par exemple la place des élus par rapport au parti, le principe, hérité du congrès de Tours, doit être réaffirmé : l’action des élus doit être subordonnée aux décisions des communistes et non l’inverse.

Le Parti peut et doit refaire une priorité de son engagement originel pour la paix et pour la solidarité internationale, souvent à contre courant des idées dominantes, aux côtés des peuples opprimés, dans le combat contre le colonialisme et le racisme.

L’obsession qui consiste à vouloir changer à tout prix l’image du PCF se révèle totalement contre-productive.

Le PCF doit redevenir pleinement indépendant dans son intervention, retrouver le discours d’un parti révolutionnaire sur des positions de classe. Il doit faire bien plus appel à l’intelligence politique, à la créativité des communistes et faire vivre en toutes circonstances leur souveraineté.

La question de la défense (prioritaire pour tous les communistes) et du rôle de notre presse doit être posée dans cet objectif. Progressivement, depuis les années 90, l’Humanité a cessé d’être officiellement un journal communiste, pour se présenter de plus en plus comme «le journal de la gauche ». Nous pensons au contraire qu’il y a place pour un quotidien national, un hebdomadaire (et d’autres publications) qui se revendiquent clairement communistes, s’efforcent d’être des journaux utiles aux luttes, à l’action du PCF et pas seulement des journaux d’information de gauche.

L’amélioration de la formation théorique et idéologique des communistes est également nécessaire. Des initiatives ont été prises pour organiser davantage de stages et de conférences, souvent avec des spécialistes.

Les conditions doivent être rassemblées pour recréer des écoles du Parti, visant à diffuser les idées d’un marxisme créateur, éloigné de tout dogmatisme. Cet effort doit être relié directement à l’activité militante et à la reconstitution des cellules, partout sur notre territoire.

Le déficit démocratique pose directement la question des directions du Parti et de leur fonctionnement.

Nous devons, entre autres, faire les efforts nécessaires pour promouvoir des militants issus des milieux populaires, ce qu’a su faire notre parti pendant des décennies, en formant et en faisant émerger des cadres issus du monde ouvrier, du syndicalisme.

Tout est lié : les « transformations du Parti», l’organisation du Parti, la stratégie, le projet de société qu’il porte.

Au 34e Congrès, les communistes avaient rejeté le terme « métamorphose » proposé par la direction. La «métamorphose », c’est bien changer complètement de forme. La direction, au congrès national, a maintenu le terme «transformations » qui accompagnait la « métamorphose ».

Elle a réussi à faire ajouter la mise à l’ordre du jour de ces transformations et compte bien parachever cette mutation en faisant de ce congrès le congrès de Tours à l’envers et faire phagocyter le PCF par le front de gauche.

Dans quel sens voulons nous améliorer notre parti et son action ?

La direction sortante du Parti veut avec son texte de congrès affligeant de pauvreté idéologique et des modifications statutaires qui vont intégrer « du centralisme sans démocratie » et des sanctions pour les voix divergentes, parachever la stratégie d’effacement du PCF et liquider définitivement les fondamentaux marxistes et léniniste historiques de notre organisation.

C’est cet appauvrissement idéologique et cette négation du rôle historique du PCF qui a conduit à son affaiblissement.

Ce n’est pourtant pas le choix d’un très grand nombre de communistes. Ils ont adhéré et ils rejoignent un parti révolutionnaire qui osait et qui doit à nouveau affronter les puissants, qui parlait haut et clair, qui était capable de mobiliser notre peuple et de porter un idéal, celui d’une société socialiste et du communisme.

Ceux qui luttent, notamment les jeunes, les travailleurs, les précaires, attendent une perspective révolutionnaire, un parti pour la porter collectivement, sans concession et dans la durée,

un parti lucide sur l’état du rapport de force loin de la phraséologie gauchiste.

La persistance du fait communiste dans notre pays, le glorieux passé de notre parti, le parti de la Résistance, des luttes anticoloniales, le parti du monde du travail, de la création, la validité de ses fondements théoriques et de sa forme d’organisation, font que, pour nous, le PCF doit redevenir pleinement lui-même pour évoluer selon les conditions de la lutte des classes.

L’aggravation brutale de la crise du capitalisme rend cette urgence plus pressante.

Notre congrès pourrait lancer une grande campagne d’adhésion dans tout le pays en appelant celles et ceux qui luttent dans l’entreprise, dans les quartiers, toutes les victimes de la crise, à adhérer au PCF, leur parti, pour être plus forts ensemble dans la lutte de classe contre les forces du capital.

L’aiguisement de l’affrontement de classe dans la période présente nécessite plus que jamais un grand parti de classe et de masse, offensif, rassembleur, actif partout sur le terrain, ce grand parti, c’est le PCF !

6 L’actualité insolente du socialisme

Face à l’offensive massive du capitalisme, la notion de socialisme revient en force un peu partout. Le socialisme est de nouveau synonyme d’alternative au système.

Très longtemps, le PCF a porté cette alternative, seul d’une façon théorique cohérente, s’appuyant sur le marxisme-léninisme, sur les expériences nées de la Révolution d’octobre et sur l’histoire du mouvement ouvrier français.

Après la victoire de la contre-révolution à l’est, sa direction a décidé d’effacer la perspective socialiste et, avec elle, la perspective même de rupture révolutionnaire, toute notion d’étape vers le changement de société.

Le socialisme a été abandonné en 1996, avec la « Mutation ». C’est l’époque où Robert Hue, de la même façon que ses successeurs, reprend à son compte toute la propagande antisoviétique de l’idéologie dominante.

Avec le Front de gauche, la direction a dépassé la « visée communiste » pour la remplacer par « l’humain d’abord », qui selon son programme « n’exprime pas seulement une préférence morale mais dit aussi sa stratégie contre la crise » et « vise l’intérêt général… face à la domination des marchés financiers ». Effectivement, cela n’a plus rien à voir, même de loin, avec le socialisme et le marxisme.

Pour notre parti, le PCF, le mot « socialisme » a une signification historique trop forte pour être déformée à l’envie, encore aujourd’hui.

En 1968, le Manifeste de Champigny reprenait ainsi notre conception du socialisme : « Le socialisme, c’est tout à la fois la propriété collective des grands moyens de production et d’échange, l’exercice du pouvoir politique par la classe ouvrière et ses alliés, la satisfaction progressive des besoins matériels et intellectuels sans cesse croissants des membres de la société, la création des conditions propres à l’épanouissement de chaque personnalité ».

Nous jugeons nécessaire d’examiner à nouveau la perspective révolutionnaire aujourd’hui, comme l’histoire des expériences socialistes du 20ème siècle, suivant cette définition, sans éluder aucun des questionnements des dernières décennies sur le socialisme.

Certains révisionnistes ont porté l’idée qu’il y aurait eu un socialisme non-démocratique et qu’il faudrait imaginer un « socialisme démocratique ». Mais pouvons-nous concevoir un socialisme qui ne soit pas démocratique à moins d’être imparfait ou usurpé ? Pouvons-nous imaginer une démocratie réelle sans socialisme, c’est-à-dire sans contrôle collectif des moyens de production ?

D’autres tentent une expression astucieuse, « Le socialisme du 21e siècle », pour s’épargner l’étude du 20e. C’est impossible. Parlons plutôt de socialisme au 21e siècle !

La jeunesse communiste est venue apporter une bouffée d’air frais à la réflexion des communistes en rétablissant l’objectif du socialisme dans sa résolution de congrès en 2010. Des jeunes viennent ainsi de plus en plus nombreux vers le PCF et la JC en recherche de perspective révolutionnaire.

La question du socialisme se pose concrètement dans nos luttes quotidiennes, dans notre conception de la propriété des moyens de production, des nationalisations en régime capitaliste, selon l’état des rapports de classe, dans notre recherche d’étapes et de ruptures immédiates avec la politique du capital.

En Amérique latine, avec le soutien et en coopération avec Cuba socialiste, des peuples ont pris le chemin de révolutions progressistes qui se réclament du socialisme, dans un continent longtemps dominé et pillé par l’impérialisme américain. Avec nos camarades vénézuéliens du PCV, nous nous réjouissons de la nouvelle victoire d’Hugo Chavez, qui est à la fois une grande victoire populaire et une « défaite stratégique de l’impérialisme ». Nous devons affirmer bien plus nettement notre soutien (ce qui n’exclut pas les critiques constructives) et notre solidarité sans faille avec ces processus révolutionnaires en Bolivie, en Equateur, au Venezuela… d’autant que ces peuples demeurent confrontés à des forces capitalistes puissantes, soutenues par Washington.

En Europe, face à l’offensive violente du capital contre les droits des travailleurs, le Parti communiste français doit faire face, assumer son héritage révolutionnaire, à l’image des partis communistes de Grèce ou du Portugal, et s’engager à nouveau résolument dans la construction du socialisme.

7 Un programme de lutte communiste à engager immédiatement

La contestation grandit - Les luttes se développent et cherchent les voies de leur convergence.

Selon plusieurs enquêtes, pour 71% de la population, le terme « capitalisme » évoque quelque chose de négatif, un sentiment qui transcende les générations et les catégories sociales. Une majorité de Français jugent le capitalisme comme un système inégalitaire. Notre peuple identifie donc très clairement quels sont les bénéficiaires du système – de l’économie de marché - les actionnaires, et les principales victimes - le monde du travail, les salariés.

Dans ses limites, cet état de l’opinion ouvre objectivement la voie à une plus grande adhésion

aux fondements théoriques de notre parti, à nos idées communistes, à la dénonciation du caractère

de classe de l’ensemble de la politique du pouvoir.

Les luttes sociales portent la contestation politique.

La persistance et le renforcement du mouvement populaire sont un trait marquant de la situation du pays. Il se situe dans la continuité notamment des grandes grèves de 1995, de la bataille de 2003 pour les retraites, de 2004 contre la privatisation d’EDF et GDF, de 2007 contre le CPE.

Depuis 2008, les luttes se développent dans des secteurs d’activité de plus en plus diversifiés : industrie, commerce, transports, énergie, éducation, hôpital ou encore culture, justice, petite enfance, audiovisuel…

De très nombreuses luttes ont lieu dans les usines, souvent contre les délocalisations. Molex, Goodyear, Continental, Total-Dunkerque, Caterpillar… sont devenus des symboles de la résistance ouvrière. Les médias se sont évertués à en réduire le résultat aux primes de licenciement arrachées aux patrons pour masquer la revendication fondamentale : celle du maintien de l’appareil productif.

Dans les services publics, des luttes dures, de haut niveau ont été menées par exemple à la SNCF contre la privatisation rampante, dans la distribution d’électricité et de gaz.

Les luttes pour la régularisation des sans papiers placent de plus en plus au centre la solidarité entre travailleurs.

L’autre trait marquant, c’est le caractère d’intérêt général de la plupart des luttes : pour les services publics, la protection sociale, pour le droit du travail, pour les salaires…

Elles revêtent objectivement un caractère politique de contestation de la domination capitaliste et de ses effets de plus fort. Les convergences d’intérêt sont de plus en plus flagrantes. L’aspiration à des convergences de lutte devient une exigence.

Au printemps 2009, l’opposition à la Loi Bachelot a commencé à rassembler largement tous les personnels hospitaliers, médecins compris, et des usagers pour la défense de l’hôpital public.

L’opposition à la transformation de la Poste en société anonyme a montré les possibilités de rassemblement des salariés et des usagers pour combattre la privatisation.

La bataille qui s’annonce pour défendre les retraites peut et doit rassembler très largement.

Pour autant, nous devons analyser l’échec des grands rassemblements de 2009. Le 29 janvier 2009, puis le 19 mars 2009, près de deux millions de salariés, retraités et jeunes ont fait grève et manifesté ensemble. Mais le mouvement s’est ensuite essoufflé jusqu’en juin sans obtenir de résultat. L’unité des organisations syndicales, c’est un constat, ne garantit pas le rassemblement dans la lutte et les convergences décisives pour gagner.

Surtout le mouvement social se heurte à l’absence de débouché politique. Face à la contestation populaire, le pouvoir ruse, esquive, recule parfois d’un pas mais parvient à continuer à avancer sa politique. Dans les médias, tout est renvoyé à un hypothétique changement en 2012.

Les luttent butent sur l’absence de perspective d’alternative politique et, en même temps portent l’alternative politique, elles-mêmes, et tout de suite. Cette contradiction est au centre des responsabilités considérables, historiques du PCF.

Des campagnes de lutte nationale rassembleuses.

Notre parti a vocation à intervenir sur tous les sujets politiques pour construire, par ses propositions, ses actions dans les luttes, les rassemblements qui mettent en échec le pouvoir au service du capital.

Pour les mois qui viennent, notre congrès extraordinaire pourrait annoncer des initiatives de masse sur plusieurs batailles prioritaires.

Sur la question des retraites : pour la défense de la retraite à 60 ans (55 ans pour les métiers pénibles), la diminution de la durée de cotisation (retour sur l’application de la loi Fillon de 2003 et abrogation de la loi Balladur-Veil de 1993), le maintien du code des pensions de la fonction publique, pour la suppression des exonérations de cotisations sociales patronales, pour la défense du financement solidaire des retraites par la cotisation sociale, la part socialisée du salaires, prélevée directement, sans accumulation financière, sur la création de richesse.

Pour la défense et la reconquête des services publics, des entreprises nationalisées avec la (re)nationalisation des secteurs clefs de l’économie, la reconquête et l’extension (ex : l’eau) des monopoles publics acquis à la Libération, contre l’application des directives européennes de mise en concurrence, illégitimes. Nous devons être plus clairs et plus offensifs qu’avec l’objectif vague de création de « pôles public ».

Nous pourrions par exemple décider d’une action nationale contre l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité en lien avec l’exigence de renationalisation d’EDF et de GDF et de fusion de ces entreprises.

Nous voulons engager une vaste campagne contre la RGPP, pour la défense du statut de la fonction publique, pour une réforme de la fiscalité.

Nous voulons être à l’offensive contre la réforme des collectivités territoriales, c’est un enjeu décisif pour la démocratie, notamment pour la défense des communes.

Nous voulons construire des mobilisations globales pour la défense des filières productrices, industrielles et agricoles, réunissant salariés, travailleurs des grandes entreprises et des sous-traitants, les populations.

Proposition de campagne nationale du PCF.

Pour la nationalisation des secteurs clefs de l’économie et la reconquête des grands services publics.

Il ne se passe pas un jour sans que soient annoncés une fermeture d’usine et des centaines de suppressions d’emploi. Les patrons et les capitalistes français, aidés par les gouvernements successifs, l’UE et l’OMC, maximisent leurs profits en détruisant des pans entiers de l’appareil productif, des compétences, des capacités de notre économie à répondre aux besoins de notre peuple et aux besoins de coopération avec les autres peuples. L’industrie automobile et de la sidérurgie sont des exemples emblématiques de cette politique de casse comme de la montée des luttes pour s’y opposer.

Cette stratégie du capital n’est pas nouvelle mais il est en situation de l’aggraver. Il met en scène sa propre crise pour, au nom de la compétitivité, en connivence avec les gouvernements successifs, de droite ou de « gauche », écraser les acquis sociaux, les conditions de travail et les salaires.

Les producteurs, par exemple les agriculteurs, sont soumis à la pression de plus en plus insupportable des trusts de la grande distribution.

Avec l’aide des gouvernants et au moyens des directives européennes, les capitalistes se jettent sur la privatisation, le démantèlement, le pillage des services publics pour développer leurs foyers de profit en France.

La crise de la dette et des déficits publics, creusés délibérément à leur profit, sert, avec l’euro, de prétexte à l’aggravation de cette politique.

Les « marchés financiers » en seraient les commandeurs abstraits et omnipotents, alors qu’ils ne sont rien d’autres que les capitalistes eux-mêmes à travers les banques et institutions financières privatisées.

Les politiciens qui se succèdent au pouvoir rivalisent d’hypocrisie devant les préoccupations des travailleurs. Ils adoptent la posture du « patriotisme économique », n’hésitent pas à conspuer les excès de la finance.

Mais, dans les faits, leur politique va toujours dans le même sens. Ils multiplient les aides publiques au patronat, mettent la pression sur les salariés, les retraités, les jeunes, attaquent la sécurité sociale et les statuts du travail, et accélèrent la marchandisation des services publics.

En fait de « solutions », ils s’efforcent d’éloigner les centres de décision de la souveraineté populaire en poussant l’intégration dans l’Union européenne du capital, si besoin au nom de la fiction de « l’Europe sociale ». Ils renforcent la mainmise du capital sur la politique monétaire avec l’euro, instrument de la mise en concurrence des peuples. Ils dénationalisent les services bancaires en les plaçant au niveau européen.

Avec le TSCG, ils passent à une nouvelle étape dans l’intégration budgétaire, dans mise sous tutelle des peuples.

Communistes, plus que jamais, nous pensons que l’heure est à proposer à tous ceux qui résistent, qui luttent, à tous ceux qui ont intérêt à combattre la politique du capital une perspective de rupture. Il n’y a plus de grain à moudre pour ceux qui voudraient aménager les ravages du capitalisme. Il faut des propositions de rupture à la hauteur de l’attaque antisociale, antiéconomique et antipopulaire.

Aussi, nous vous proposons de nous engager ensemble, travailleurs, militants syndicalistes, jeunes, retraités, en lien direct avec nos revendications immédiates et nos demandes d’interventions publiques en faveur du monde du travail, pour un vaste programme de nationalisations démocratiques, dans l’esprit de celles gagnées en 1945.

Cela ne peut plus durer. Le peuple, les salariés, à travers des droits nouveaux, doivent prendre le contrôle des secteurs clefs de l’économie. Ils doivent être nationalisés ou renationalisés sans indemnités pour les gros actionnaires, gorgés d’aides publiques depuis tant d’années, voire par voie de réquisition.

Sidérurgie, industrie pharmaceutique, énergie, chimie, aéronautique, transports, industrie automobile, autoroutes font partie des secteurs prioritaires à remettre sous le contrôle de la Nation, débarrassés de l’intérêt des actionnaires, avec la grande distribution et le secteur financier.

Les grands services publics historiques, les monopoles de fait inscrits dans le préambule de la Constitution de 1946, doivent être renationalisés intégralement, leurs filiales réintégrées dans le secteur public, les statuts des personnels rétablis dans l’intérêt du développement de tout le pays, du développement des droits sociaux de tous.

Partout dans le monde, notamment en Amérique latine, les peuples qui s’émancipent nationalisent les grands moyens de production et d’échange. Instruit de leurs propres expériences, les travailleurs et le peuples français ne peuvent plus laisser détruire leur outil de travail, leur capacité à répondre à leurs besoins.

Ensemble, faisons grandir l’exigence d’un vaste programme de nationalisations démocratiques !

Ensemble, faisons grandir l’exigence d’un vaste programme de nationalisations démocratiques !

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Commentaires
Section du PCF du Canton d'Agde membre du Front De Gauche
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