Quand Ayrault fichait les SDF

Pour de nombreuses mairies, combattre la pauvreté revient à combattre les pauvres. Notre ville d'Agde préfère accorder des permis de construire pour des ensembles de standing (les nouveaux quartier du Capiscol et des Cayrets sont garantis avec un faible taux de logements sociaux, sans parler du fiasco des 11 appartements du Moulin des Evêques) ou agrandir le golfe que de lutter contre le chômage et la pauvreté.

D'autres villes préfèrent publier des arrêtés anti-mendicité ou interdisant de fouiller dans les poubelles, ou encore pulvériser du Malodore pour éloigner les mendiant, que de prendre de vrais mesure pour lutter contre la misère.

Mais la pire des mesures, est de ficher les SDF. Le 18 décembre dernier, le site internet de  l'hebdomadaire Le Point a publié des fichiers informatiques du Centre Communal d'Action Sociale dans lesquels apparaissent s'ils sont ou non toxicomanes et alcooliques, squatters, bénéficiaires des Restos du Cœur,  son passé judiciaire, utilisateurs du tramway (si quelqu'un pouvait nous expliquer le pourquoi de cette colonne, il serait le bienvenue).... L'UMP locale, qui fait partie de l'opposition, demande une saisine de la Commission Nationale Informatique et Liberté, car ce genre de fichier est nettement illégal. Qu'un CCAS tient un registre informatisé recensant les actions menant pour aider les plus modestes, c'est normal. Mais qu'il contienne des données entièrement confidentielles, on a le droit de se poser des questions sur sa finalité. Souvenez comment s'est terminé le recensement des juifs sous l'Occupation. Selon Rue89, en 2011, Jean Marc Ayraut aurait écrit une lettre demandant aux militants PS de recenser les quartiers, suivant les électeurs, et de préciser leur appartenance politique. Ce qui a été très vite démenti par la Majorité mais utilisé par les Gaullistes dans un tract.

Le lendemain, le même site internet a publié une autre information, venant de l'Agglomération Nantaise, dont le Président n'a été autre que l'actuel Premier Ministre. Les Procès-Verbaux d'audition des témoins et des prévenus ont été transmis aux agents de Nantes Métropole. La principale intercommunalité de l'Estuaire de la Loire est réputée pour embaucher le plus d'officiers des Renseignements en détachement. Est-ce que ses officiers en sont responsables de cette transmission de PV ?