De nouveaux scandales des implants PIP

Le 22 janvier dernier, le Parquet de Marseille a décidé de faire indemniser les victimes des implants mammaires PIP par le Service d’Aide au Recouvrement aux Victimes, financé par le Fond des Garantis des Victimes, et une taxe sur les contrats d’assurances. C’est en clair, le même fonds d’indemnisation que celui des victimes de terrorisme. Les patientes recevront un chèque de 3 000€ pour le préjudice, et l’opération d’explantation serait prise en charge par l’Assurance Maladie. Au final, ce scandale pourrait coûter 15 millions d’euros au contribuable français.

Normalement, ça serait à PIP qui devrait les rembourser. Seulement la société a été déclarée en faillite en mai 2010. Son PDG, Jean-Claude Mas, a préparé son insolvabilité en créant une multitude de sociétés, basées au Luxembourg, aux Etats-Unis et dans des paradis fiscaux, et en plaçant des hommes de pailles à leur tête. Pareil pour son patrimoine immobilier, qui appartient désormais à des SCI, dont les actionnaires majoritaires sont sa femme et ses enfants.

Les avocats des parties civiles ont voulu se retourner contre l’organisme allemand de certification, TÜV. Ses représentants expliquent que leur rôle n’a pas été de contrôlé le produit fini, mais le processus de fabrication. Les inspecteurs de contrôle auraient, quand même, dû vérifier la comptabilité et aurait vu que le gel médical n’était pas commandé en quantité suffisante. Comme les inspections sur le site se faisaient sur rendez-vous, les ouvriers avaient ordre de cacher le silicone industriel, pour le remplacer par le silicone médical. Certains contrôleurs de TÜV ont déclaré à la presse que les salariés de PIP ne paraissaient pas être terrorisés par Jean Claude Mas, et qu’ils étaient donc complices de la dissimulation. Savent-ils que les employés ont toujours du mal à témoigner contre leur employeur, par peur du chômage ?