La loi d'amnistie des syndicalistes, et le baroud d'honneur des anti mariage pour tous

Le 9 mars, le Sénat a adopté à une courte majorité (174 voix contre 171) la loi d'amnistie concernant les syndicalistes, déposée par le groupe Communiste, Républicain et Citoyen. Déjà en Commission des Lois, un sénateur radical de gauche a fait rejeter le texte, pour sanctionner les CRC d'avoir voter contre le budget. Et voilà, une fois de plus, la politique politicienne se joue de l'intérêt public. Le texte approuvé est très édulcoré. Il ne concerne que les actes s'étant déroulés à l'occasion des grèves et manifestations, sans encourir de peines de prisons, ni de violence envers les personnes vulnérables, ni de dégradations envers les biens publics. Les actes militants tels que les actes de fauchage d'OGM n'entrent pas dans le cadre législatif. Cette amnistie ne concerne que les actes commis entre 2007 et 2013.

Cette amnistie concerne surtout les délits reprochés à des syndicalistes, durant la lutte contre la réforme des retraites. C'est ce qu'il est arrivé à 2 adhérents gardois de la CGT, Sébastien Migliore et Cédric Valéro, accusés d'avoir mis le feu à des poubelles, durant une manifestation contre la réforme Woerth. Leur fédération renie les faits. Ils ont comparu le 15 mars au Tribunal d'Ales car ils ont refusé le prélèvement d'ADN. Ce prélèvement est là pour ficher tous les militants. C'est une porte ouverte au totalitarisme. Il faut continuer à se battre pour abroger cette obligation. Entrés confiant dans la salle d'audience, pensant être couvert par la loi d'amnistie. Ils ont oublié que cette loi doit encore passer à l'Assemblée Nationale. L'examen est prévu le 16 mai. Il faut rappeler aux députés socialistes que c'est grâce à vous, électeurs du Front de Gauche, qu'ils ont gagné leur siège. Nous vous demandons encore un effort, et cette bataille est largement gagnable, en signant et en faisant signer la pétition du FDG pour obtenir l'amnistie, en cliquant ici. Le 28 mars, l'Union Départementale 30, l'Union Locale d'Ales et l'Union des Syndicats des Travailleurs de la Métallurgie organise un pique nique devant les locaux de Shelbox. Il s'agit de se battre contre la décision du Tribunal de Commerce mettant l'entreprise en liquidation judiciaire, mais aussi montrer votre solidarité avec Sébastien et Cédric et votre mépris du prélèvement d'ADN.

Le 24 mars, juste avant que ce billet soit rédigé, les anti-mariage pour tous ont organisé une dernière manifestation, entre la Défense et l'Arc de Triomphe. Un véritable baroud d'honneur, mais les médias ne l'ont pas vu ainsi. L'UMP a demandé à ses sympathisants d'y participer afin d'exprimer leur colère envers la politique du gouvernement. Les organisateurs ont voulu défiler sur les Champs-Elysées, ce qui leur a été refusé par la Préfecture de Police. Des affrontements ont eu lieu entre, notamment, des membres du GUD (Groupe Union Défense), syndicat lycéen d'extrême droite, et la police. Ils ont voulu passer outre l'interdiction. Les ténors de l'UMP, Jean François Coppé en tête, ont critiqué les tirs de gaz lacrymogènes. Eux qui d'habitude crient d'enfermer les émeutiers, ils vont devenir nos alliés au Palais Bourbon.