L'ANI n'est pas notre ami

Monsieur Denaja,

En ce moment, vous débattez à l'Assemblée Nationale, le texte, sur ce que l'on a coutume d'appeler flexibilité, alors qu'il s'agit d'un texte de régression sociale. Il contient, entre autres, une facilité accrue pour le patronat de licencier et cela, le plus rapidement possible.

Avec l'application de ce texte, c'est le Code du Travail qui vole en éclat. L'ANI est d'inspiration patronale et sa Présidente, Madame Parisot, exige des Parlementaires qu'ils le votent en l'état.

Ce que vont s'empresser de faire les parlementaires de droite, dont les plus proches de Sarkozy et des Le Pen. En ce qui concerne vos amis, Députés Socialistes comme vous, seront-ils partagés ? Nous ne tarderons pas à le savoir. Nous savons, par contre, qu'un appel de 100 députés PS demande aux élus de ce parti de transcrire, dans la loi, ce texte tellement scélérat que 1 200 de vos militants pétitionnent, dans toute la France, pour son abrogation.

Monsieur Denaja, de quel texte êtes-vous signataire ? Ayez la franchise d'informer ceux qui vous ont élu, de votre position.

Nous, communistes, nous pensons que le Gouvernement est plus porteur des désirs du MEDEF, que des inquiétudes de ceux qui lui ont permis d'être en place. Monsieur Denaja, votre groupe a voté le Traité Européen Sarkozy-Merkel, qui devrait comporter un volet croissance et que nous attendons toujours. Est-ce que cette croissance tant espérée profitera-t-elle à ceux qui n'ont que les associations humanitaires pour manger ? Les mêmes associations qui viennent de se voir priver de 200 millions d'euros, pour la période 2014/2020, de la part de l'Europe.

Monsieur Denaja, vous avez aussi voté 20 milliards de cadeaux fiscaux aux entreprises, sans aucune contrepartie. Cette somme représente près de la moitié de l'Impôt sur les Sociétés, rendu aux employeurs sans distinction. Il est dit aussi que se prépare un sale coup sur les retraites, et sur les allocations chômage.

Ce Gouvernement est en train de faire le lit du FN, en poussant nos concitoyens au désespoir. Monsieur Denaja, vos amis et vous, seriez-vous insensibles aux malheurs des Français, à leur désespérance ? La chute de notre président, dans les sondages, ne vous impose-t-elle de vous remettre en question ?

Dans son éditorial, dans l'Humanité du 3 avril, Patrick Apel-Muller écrit « Ce qui est pourrit au Royaume de France, c'est une politique impitoyable pour les pauvres et douce pour les puissants ». Le terme de Royaume n'est pas exagéré, car avec l'ANI, le salarié redevient un serf, corvéable à merci.

Monsieur Denaja, pensez à vos électeurs. Ils ne vous demandent pas de réduire les conquis sociaux, en l’occurrence le droit du travail, ce que fait l'ANI. Ils veulent tout simplement être traités avec dignité. Egalement, ils souhaitent que leur quotidien s'améliore.

Pour finir, Monsieur Denaja, ne nous voyez pas en ennemi. Tout comme vous, nous voulons que la gauche réussisse. Cette réussite ne se mesurera que quand vous aurez réduit les files d'attente aux agences Pôle Emploi et devant les soupes populaires.

Il arrive un moment où l'on ne peut plus accepter l'inacceptable. Monsieur Denaja, n'attendez pas que vos électeurs arrivent à ce moment.

AVIS AUX LECTEURS : Sébastien Denaja sera présent à la Bourse du Travail de Sète Vendredi le 5 avril. L'heure sera communiquée sur Facebook : Pcf Agde Section et sur Twitter : @PCFAgde.