Critiques sur le Rapport Gallois

Le 5 novembre dernier, le Commissaire Général à l'Industrie, Louis Gallois, a remis un rapport sur la compétitivité au Premier Ministre, Jean Marc Ayrault. On ne peut qu'être d'accord avec son diagnostic, mais pas sur les solutions apportées.

Dans son rapport, l'ancien dirigeant de la SNCF et d'EADS rappelle la définition du Conseil Economique, Social et Environnemental de la compétitivité qui « est la capacité de la France à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants, et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale, dans un environnement de qualité. Elle peut s’apprécier par l’aptitude des territoires à maintenir et à attirer les activités, et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrentes.»

Sans remettre en cause le libre-échangisme, il prévoit de favoriser les PME lors des commandes pour des marchés publiques par des collectivités publiques.

Il préconise aussi la présence des représentants du personnel dans les Conseils d'Administration des entreprises, mais sans dépasser le tiers des membres et systématiser la présence d'entrepreneurs dans les CA des CFA, mais en espérant qu'ils ne vont pas interférer dans les matières générales.

Il appelle au patriotisme des dirigeants des groupes privés, mais sans aucune proposition dans ce sens.

Le rapport dénonce le haut niveau des dépenses publiques, mais demande une baisse des cotisations sociales.

Il regrette le nombre important des PME. Pourtant, les statistiques démontrent qu'elles sont les seules à créer des emplois actuellement.

Parmi les préconisations de ce rapport, on peut féliciter l'auteur de la création d'un prêteur direct aux entreprises. Mais on ne sait pas si ce prêteur direct sera un organisme public, ou une société privée. De plus, est ce que les taux  proposé par cet établissement direct seront faibles pour l'investissement  créateur d'emploi, et important pour l'investissement destructeur d'emploi et la spéculation, comme le Front de Gauche l'a proposé dans son programme présidentiel.

Pour conclure, le rapport demande de garder le cap industriel de Nicolas Sarkozy et d'augmenter la responsabilité des collectivités territoriales, notamment la Région, dans l'industrialisation des territoires. Nous connaissons le bilan industriel de Nicolas Sarkozy :  8 000 chômeurs de plus par jour. Si les Régions deviennent responsables de l'industrialisation sans des financements de l'Etat, on notera de graves disparités selon les Régions.

Une question qui nous est venue à la lecture de ce rapport : à quoi sert un Commissariat à l'Industrie s'il ne peut pas éviter les délocalisations. Il faudrait donner un pouvoir à ce Commissariat pour éviter les délocalisations, comme un droit de péremption pour la nationalisation ou la transformation en SCOP.