Actu sociale : Mittal,Alizay, Texas Instrument, Alcatel Lucent et PSA

Au niveau social, les dernières semaines ont été marquées par le feuilleton d’une éventuelle nationalisation des hauts-fourneaux de Mittal. Montebourg a annoncé que la nationalisation allait se faire, le lendemain Michel Sapin dit non, confirmé dans la foulée par Ayrault. Selon Matignon, la nationalisation coûterait 1 milliard d’euros, somme que l’Etat n’aurait pas. Sinon nous enlevons les différentes exonérations cumulées, Mittal  aurait dû payer plus d’un milliard à l’Etat Français. Milliard, vous avez dit Milliard ? On peut également trouver un autre milliard, rien qu’en ne construisant pas l’aéroport de Notre Dame Des Landes et la liaison routière rapide entre Lescar et Oloron,  dans les Pyrénées Atlantiques, deux grands projets considérés comme inutiles par leurs opposants. Pour Matignon, il faut laisser faire Mittal, vu qu’il emploie plus de 2 000 personnes en France.

Ce qui le Gouvernement ne sait faire, certains élus locaux savent faire. Dans l’Eure, le Conseil Général a racheté la papeterie d’Alizay, pour la revendre à 2 repreneurs, le papetier thaïlandais Double A, pour l’activité production de papier, et à Direct Energie, pour l’activité de biomasse. Le propriétaire, le finlandais M’Real, voulait s’en débarrasser au printemps, sans attendre une éventuelle  reprise. Le Maire PCF d’Alizay, Gaël Levitre, le souligne : « Un Thaïlandais qui investit chez nous, cela ne manque pas de remettre en cause l’idée que le coût du travail est trop élevé en France » (L’Humanité du 11 décembre).

L’états-unien Texas Instrument a annoncé qu'il allait se retirer de la production de composants semi conducteur. Résultat il ferme son site de fabrication de Villeneuve Loubet, au sein de la Technopôle Sophia Antipolis. 517 personnes vont se retrouver au chômage.

Un autre géant de la téléphonie, Alcatel Lucent, va licencier, en 2013. Le groupe devra s'acquitter cette année de 2,2 milliards de dettes qui arrivent à échéance. Son PDG a signé un prêt en hypothéquant les actif de l'équipementier. Cette nouvelle dette de 1,6 milliards ne sera là que pour apporter des liquidités, le temps que la direction fignole son nouveau plan d'économie, qui va supprimer 5 000 emplois, dont 19 (sur 22 à Sophia Antipolis).

Nous avons commencé cet article social mensuel par Arcelor, nous allons le finir avec PSA. Le 22 octobre dernier, le Gouvernement a débloqué 5 milliards en garantie pour la Banque PSA Finance, établissement de crédit pour les clients PSA. En contrepartie, les 8 000 suppressions d'emplois doivent être annulées, un représentant des salariés et une personnalité indépendante, désignée par l'Etat, doivent entrer dans le Conseil de Surveillance. Le Gouvernement a publié le nom de la personnalité indépendante, il s'agit de Louis Gallois, le rédacteur du rapport de la compétitivité. Le but de ce soutien de l'Etat n'est pas de défendre l'emploi, mais éviter l'abaissement de la note de la Banque. Le 12 décembre, lors d'un CE, sur le site de Poissy, dans lequel la direction a annoncé la suppression de 1 500 poste, malgré le soutien de l'Etat à sa filiale de financement, les salariés se sont énervés. Au journal de France 2, Pujadas n'a été attristé que par les plantes renversées. Par les vies supprimées.