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Section du PCF du Canton d'Agde membre du Front De Gauche
29 janvier 2013

Article social : encore des luttes, et déjà des victoires

Mercredi 23 janvier, le Front de Gauche a lancé sa campagne anti-austérité à Metz. Comme à la Fête de l'Humanité, les salariés en lutte ont été les têtes d'affiche. Bien entendu les salariés de Mittal Florange, et leurs anciens collèges de Gandrange, les Régionaux de ce meeting ont été présents, et ont offert à Jean Luc Mélenchon un casque. Mais ils n'ont pas été les seuls. Les employés des Virgin et de Sanofi ont aussi investit l'estrade, pendant que la sono a diffusé « On lâche rien ».

Ne rien lâcher. Ca correspond bien à Edouard Martin, le leader de la CFDT de Florange. Avant d'être reçu par le Front de Gauche, le matin, avec d'autres ouvriers du site, il s'est rendu à Paris avec la ferme intention de s'enchaîner aux barreaux de l'Hôtel de Matignon. Les forces de l'ordre ne leur ont pas permis d'exécuter leurs plans. Une délégation a pu déposer, à l'Elysée, une pétition, avec plus de 30 000 signatures, réclamant la nationalisation des aciéries. Avant d'entrer dans le palais présidentiel, ils ont montré à la presse les photo de François Hollande, alors candidat, et sa promesse de février de proposer une loi interdisant la fermeture des usines rentables. Nous en reparlerons dans un prochain article. A Liège, en Belgique, Mittal veut également fermer 7 lignes de production sur 12. Jean-Claude Marcourt, le Ministre de l'Economie de la Communauté Wallonne, se donne jusqu'au printemps pour trouver un repreneur. Encore un social-démocrate qui exclu la nationalisation.

La convergence devient une réalité, en dehors des grands événements de la CGT et du FDG. Les salariés de PSA Aulnay sont allés soutenir leurs camarades de Renault Flins qui craignent que la direction de la marque au Losange ne liquide deux sites, dont celui des Yvelines. Nous vous en reparlerons un peu plus tard. Voilà plus de dix-huit mois que les PSA sont en lutte pour éviter la fermeture l'usine ouverte en 1973 pour remplacer les ateliers Citroën du Quai Javel de Paris. Les salariés d'Aulnay savent faire parler d'eux. Le 17 janvier, ils se sont donnés rendez-vous à 6h du matin près du Trocadéro, quasiment sur l'autre rive de la Seine que le site Javel, pour réveiller Thierry Peugeot, le propriétaire du groupe. Beaucoup d'entre eux sont ce qu'on appelle des seniors, qui pensent, avec raison, de ne plus retrouver de travail. Le 28, la direction a embauché des vigiles pour soit-disant permettre aux non-grévistes de pouvoir travailler sans être gêné par les grévistes. D'après la CGT, les machines ne peuvent pas tourner par manque de personnel. Même si la direction a demandé aux cadres de remplacer les grévistes. Le 29 janvier, la Cour d'Appel de Paris a annulé le Plan Social. Le constructeur dit devoir faire des économies, mais dans le même temps a voulu offrir à l'humoriste Didier Porte, qui n'a jamais caché ses sympathies pour le Front de Gauche et a même présenté le meeting de la Bastille, 340 000€ pour que le chroniqueur qui cumule les licenciements accepte d'être la voix pour les publicités.

Un autre constructeur automobile licencie. C'est Fiat. Le constructeur italien va licencier un tiers, soit environ 1 500 personnes, des effectifs de l'ancienne usine Polski (qui construisait les modèles de Fiat pour le marché polonais sous le régime soviétique) qui fabrique la célèbre 500. La production a baissé de 40 000 véhicules par an. Le modèle rallongé 500L est produit en Serbie. Un nouveau modèle est prévu pour fin 2013. La marque turinoise prévoit d'en vendre 120 000 par ans, le triple de la production actuelle. Dans la péninsule, l'usine de Pomigliano a reçu le prix LEAN, qui récompense l'optimisation des coûts, ce qui veut dire la chasse aux emplois considérés comme inutiles. La même usine a réintégré 19 salariés, licenciés en toute illégalité, aux dépends de 19 autres salariés. Le Ministre Italien du Travail a déclaré évité toute ingérence dans la gouvernance des entreprises. Bref, ne respectez surtout pas la loi, on ne dira rien. La mythique usine de Mirafiori, dans la région de Turin, va changer de propriétaire. Les salariés vont dorénavant travailler pour une co-entreprise Fiat Chrysler. Qui dit changement de propriétaire, dit changement de convention collective et perte des acquis sociaux. La direction de Fiat a prévenu, si les syndicats refusent de perdre des acquis, la production sera délocalisée aux Etats-Unis. Le gouvernement défend le constructeur, sous prétexte que Fiat et Chrysler est prêt à investir 1 milliard d'euros sur le site.

Chose promise, chose due. La direction aimerait geler le salaire des salariés durant l'année 2013 et va augmenter les salaires durant les 2 années suivantes en dessous de l'inflation. Les salariés doivent aussi renoncer à des RTT. En échange, la production sera maintenue à 80 000 véhicules. Si les syndicats refusent l'accord, 2 usines seraient fermées, dont celle de Flins, mais sans licenciements. On aimerait bien savoir comment Carlos Ghosn va faire ça ? En demandant à ses employés d'aller travailler au Maroc ? Ne donnons pas de mauvaise idée au patronat. Arnaud Montebourg a demandé à la DRH d'éviter tout chantage à l'emploi. Au lieu de taper sur les doigts, en plus d'un sous-fifre, il faudrait que l'Etat, actionnaire majoritaire, frappe un bon coup. En baissant notamment le salaire du PDG, qui est de 13 millions d'euros. Et après il ose dire que le coût de travail est trop élevé en France ?

En Ardèche, la division automobile de Plastic Omnium a organisé un référendum interne sur le gel des salaires, le non-versement de la prime de participation et la perte de 3 jours de RTT afin de conserver l'emploi dans la région. Les salariés ont voté à 70% en faveur de ces pertes pour conserver les 400 emplois. Là aussi, l'employeur a usé de chantage. Il a voulu délocaliser en Allemagne, soit-disant pour être plus proche de ses clients.

Après avoir fermé l'usine Dunlop d'Amiens Sud, le fabricant de pneus Goodyear (propriétaire de la marque) veut fermer son usine d'Amiens Nord. L'équipementier l'a annoncé le jour même où le Gouvernement français a publié les chiffres du chômage pour 2012. En octobre 2009, l'états-unien avait demandé à ses employés de prendre 22 jours dans une période imposée. Ils ont dû aussi travailler les 24 et 31 décembre 2009 sans supplément, contrairement à leur convention collective, avec aussi des gels de salaires. Un exemple de plus que quand une multinationale décide de fermer un site, les Accords de Maintien de l'Emploi ne donnent qu'un sursis aux salariés.

La veille de la signature de , la presse a publié plusieurs sondages confirmant la forfaiture de la CFDT, de la CGC et de la CFTC. En effet, 72% des Français veulent la conservation du CDI actuel,  55 ne comprennent pas pourquoi ça doit être aux salariés de faire des sacrifices en cas de coup dur. D'autres études affirment que pour la plupart des Français, il y a déjà trop de possibilités pour les employeurs de précariser leur travail.

Il faut aussi changer la loi. Aujourd'hui, certaines bizarreries administratives entraînent la liquidation judiciaire et par conséquent le licenciement des salariés. Il faut trouver une alternative qui puisse pérenniser l'emploi. Il faut aussi pouvoir éviter qu'une multinationale achète une société uniquement pour ses brevets, clients et marques ; et une fois que c'est acquis, la maison-mère ferme le site de production.

C'est ce qui c'est passé à l'usine Revlon, à Bézons. En 1979, le groupe états-unien de cosmétique a racheté la marque Jeanne Gatineau, spécialisée dans la dermatologie anti-âge. La marque continue sa branche Recherche et Développement, mais ne produira plus en France. Le 17 janvier dernier, la première vague de licenciement s'est achevée. D'autres vont suivre, jusqu'au printemps. Les 62 salariés du site craignent de ne pas retrouver de travail, car la moyenne d'âge est très élevée. Une page de plusieurs décennies de l'industrie du Val d'Oise se tourne.

L'histoire d'un autre groupe mythique, bien que plus jeune, se termine. Celui du studio de jeux vidéo Atari, l'inventeur de jeu d'arcades. Les filiales états-uniennes ont fait sécession, car leurs dirigeants ont pensé qu'elles n'ont été là que pour éponger les dettes du groupe Lyonnais.

Le spécialiste des services bancaires de standing, American Express, a annoncé la suppression de 10% de son personnel, au niveau mondial, soit 5 300 personnes. La filiale française sera touchée, mais nous ne connaissons pas encore le nombre de licenciés. Elle compte économiser 18 millions. Pour se préparer à ce licenciement massif, Amex a approvisionné 600 millions de dollars.

L'actualité sociale n'est pas que triste. Des luttes ont permis de nombreuses victoires.

Début 2012, le numéro 2 de la lingerie française, Lejaby, a été placé en liquidation judiciaire. En novembre, 23 anciennes salariés, après une formation d'une semaine dans l'Ecole Supérieure de Mode, ont repris leur usine en coopérative sous l’appellation « Les Atelières ». Elles ont mis 6 mois pour lancer leur première collection, un défi qui, au départ, impossible. Les danseuses du Lido leur serviront de modèles. En février 2012, les Lejaby ont été les invitées du meeting national de la CGT au Zénith de Paris. Le discours de leur porte-parole a ému l'assistance. Une fois de plus, la lutte a payé.

Le 22 janvier dernier, le Tribunal de Grande Instance de Paris a estimé que le Plan Social du Palace Le Crillon, situé place Vendôme, n'a pas été régulier. Les magistrats ont également reconnu les pressions, faites par la direction, pour que les salariés démissionnent. L'hôtel de luxe va fermer en mars prochain, pour 2 ans de travaux de rénovation. Le chef cuisinier a trouvé une façon de médiatiser son combat : il prépare des repas haut de gamme pour les utilisateurs des œuvres sociales de l'Eglise de la Madeleine à Paris.

A Carcassonne, c'est le Juge des Référés qui a demandé à Pilpa de retoquer toute sa procédure de fermeture du site, et non seulement le défaut de reclassement constaté en novembre.

Voilà trois exemples qui prouvent bien que quand les travailleurs se mobilisent, c'est le patron qui plie. Alors qu'attendez pour vous bouger ?

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