La condamnation d'Easyjet relance le débat sur l'accessibilité

3 clients d'Easyjet, handicapés, ont traduit la compagnie low-cost devant le Tribunal Correctionnel de Bobigny. La compagnie leur a refusés l'embarquement sur 3 de ses vols, tous au départ de Roissy, en novembre 2008 et janvier 2009. Non seulement ils n'ont pas pu accéder sur le trajet qu'ils ont payé, mais en plus la compagnie irlandaise a refusé de leur payer un siège sur un autre vol. Easyjet doit payer une amende de 70 000€, 2 000€ de dommages et intérêts à chacune des plaignantes et à l'euro symbolique à l'Association des Paralysés de France, partie civile. La compagnie se repose sur une réglementation britannique, qui oblige les personnes à mobilité réduite d'être accompagnée afin de faciliter leur évacuation, en cas d'urgence. Les plaignants eux s’appuient sur la législation européenne, qui affirme que le personnel doit être formé et assez en nombre pour permettre l'évacuation. Le droit communautaire l'emporte toujours sur le droit national. L'avocat de la compagnie aérienne demande à son client de se pourvoir en cassation. Ce pourvoi est argumenté par la direction d'Easyjet, qui se plaint des frais importants, notamment au niveau de la masse salariale, que ce jugement lui incombe.

Il n'y a pas qu'au niveau du transport aérien que les handicapés sont discriminés. Rien que pour prendre le bus ou le train, c'est le parcours du combattant. La plupart des transports urbains ne disposent que d'une place pour personne à mobilité réduite. L'APF recense, régulièrement, tous les lieux publics inaccessibles aux personnes en chaise roulante. Une loi, votée en février 2005 oblige à rendre accessible tous les bâtiments publics en 2015. Pour beaucoup, ceci ne sera pas appliquée.