Les chômeurs non entendus et la prochaine convention UNEDIC
Le 15 mars dernier, Michel Sapin, le Ministre du Travail a reçu 3 associations de chômeurs, AC!, APEIS et MNCP (pourquoi le Comité des Privés d'Emploi CGT n'a pas été invité?), suite aux immolations devant les Pôle Emplois de février. A la sortie, les associations n'ont pas été entendues. Le Ministre est resté sur ses positions et a confirmé celle de la direction de Pôle Emploi, qui a annoncé, la veille, qu'un moratoire sur les indus et les trop-perçus ne peut pas être d'actualité. Le service public de l'emploi réclame aux privés d'emploi 300 millions d'euros, soit en moyenne 550€ par demandeur d'emploi. Dans certains cas, l'agence unique réclame des sommes versées, il y a 30 ans.
Selon les médias, les indus et trop-perçus sont pareils. Pas pour Pôle Emploi. Un trop-perçu est une allocation dont le montant versé est plus important vis-à-vis des périodes travaillées et/ou des salaires de référence. On parle d'indu, quand l'allocataire touche une autre rémunération, soit un salaire pour un travail, soit une pension d'invalidité soit sa retraite. En cas d'indus, Pôle Emploi peut se vanter de se voir décerner la palme de la mauvaise foi. Un demandeur d'emploi peut signaler, par lettre recommandée, son changement de situation et demande au service public d'arrêter ou même réduire ses ASSEDIC, plusieurs fois d'affilés. En vain. Dans les deux cas, c'est Pôle Emploi qui commet l'erreur, pas le chômeur. Ce système permet de stigmatiser, une fois de plus, une catégorie de la population, qui l'est déjà assez.
Nous rappelons qu'à la fin de l'année, les partenaires sociaux vont négocier la nouvelle convention UNEDIC. Le patronat demande que le montant total des allocations versées ne dépassent le montant actuel. La dégressivité des ASSEDIC est donc aussi à l'ordre du jour. Ce n'est pas acceptable. Il faut que tous les travailleurs se sentent concerner et se mobilisent dès à présent contre ce projet.