Taxe à 75% : toujours aussi mal préparée
Le 27 février 2012, le candidat hollande est l'invité de l'émission « Paroles de Candidat » sur TF1. A l'époque, un autre candidat rempli les Parcs Expo. Il s'agit de Jean Luc Mélenchon. A Villeurbanne, la salle a été tellement prise d'assaut qu'une autre salle a dû être ouverte pour permettre à 3 000 personnes de suivre le discours sur un écran géant. L'idée d'une Prise de la Bastille a été rendue publique. Nous avons commencé à faire peur au PS. Il leur a fallut faire une promesse très fort, très ancrée à gauche. Cette promesse, c'est bien sûr la taxe à 75% sur les hauts revenus. Mais cette promesse n'a pas été assez réfléchie, car lors de l'émission, le candidat social démocrate a d'abord parlé, pour les salaires supérieurs à un million mensuel, avant de se reprendre et de parler de salaire annuel, soit 80 000€ par mois. Bien loin du salaire maximum de 30 000€ voulus par le Front de Gauche.
Cette promesse, non écrite dans les 60 engagement de François Hollande, n'a pas mieux préparée. La preuve, la première mouture de la loi a été retoquée par le Conseil d'Etat, quasiment 1 an jour pour jour, après qu'il en ait parlé pour la première fois. Sur un autre plateau télévisé, le même Hollande a annoncé que cette taxe serait payée par l'entreprise. Ce n'est pas la bonne façon de faire. On peut craindre que les grands groupes utiliseront l'argument de cette taxe pour justifier des difficultés financières pour avoir le droit de licencier massivement.
D'ores et déjà, les dirigeants de 2 groupes, dont l'Etat reste actionnaire, EDF et Orange, ont annoncé une baisse de leur salaire. Henri Proglio, PDG d'EDF, n'a touché que 1,3 millions d'euros en 2012, au lieu des 1,6 millions qu'il a perçu en 2011. Pour lui, c'est surtout le plafonnement des salaires des dirigeants des entreprises, dont l'Etat est actionnaire, à 20 fois le salaire le plus bas. Encore une idée volée au Front de Gauche. Si c'est encore loin, c'est que le plafonnement ne concerne que le salaire des 3 derniers mois de l'année. Stéphane Richard, le PDG d'Orange, détenu par 30% par l'Etat, n'est pas concerné par cette mesure, a déclaré qu'il allait diviser son salaire par deux, pour passer de 4 000€ à 2 000, par jour. Une bonne nouvelle, même si ce n'est que pour échapper à la taxe.